Les particuliers souhaitant profiter des avantages fiscaux des FIP et FCPI sur leur impôt 2017 ont jusqu’au 31 décembre 2016 pour investir. Quels sont les points forts et les points faibles de ces placements ?

Les fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI) sont investis au minimum à 70% en titres de sociétés innovantes non cotées en bourse, les fonds d’investissement de proximité (FIP) à 70% minimum dans des PME d’une zone géographique donnée et, sauf exceptions, fondées il y a moins de 7 ans. Le seuil minimal était de 60% pour les FCPI et FIP jusqu'au millésime 2013 mais il a été relevé à 70% à compter du 1er janvier 2014.

Commercialisés auprès des particuliers via les banques ou les conseillers en gestion de patrimoine, les FIP et FCPI peuvent être souscrits pendant une période limitée. Les sommes investies sont ensuite bloquées pour une durée définie dans le règlement du fonds, qui peut être prolongée si le gestionnaire en fait la demande auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF). A la fin de cette phase, la société de gestion dissout le FIP ou FCPI, une fois l’ensemble des participations cédées.

Une réduction d’impôt de 18%

Principal intérêt de ces fonds pour le particulier : ils permettent de bénéficier d’une réduction d’impôt de 18% des sommes investies, dans la limite d’un plafond annuel de 12.000 euros pour un célibataire, 24.000 euros pour un couple, ce qui représente une économie maximale de 2.160 ou 4.320 euros sur l'impôt sur le revenu. Ces plafonds sont valables pour les FIP comme pour les FCPI mais les avantages fiscaux de ces deux types de fonds sont cumulables. En revanche, ces réductions entrent dans le cadre du plafonnement global des niches fiscales (10.000 euros). Pour profiter de cet avantage fiscal, il faut conserver ses parts 5 ans minimum.

La réduction d'impôt grimpe à 38% des sommes versées pour les FIP Corse, et 42% pour les FIP Outre-mer mais uniquement pour les contribuables domiciliés fiscalement en Outre-mer.

Autre avantage fiscal, plus hypothétique : en cas de plus-values au moment de la revente des parts, celles-ci sont exonérées d’impôt (hors cotisations sociales). Certains fonds sont par ailleurs souscrits dans le but d'alléger l’impôt sur la fortune (ISF) : ils permettent de profiter d'une réduction de l'ISF atteignant 50% du montant investi dans les PME éligibles, dans la limite de 18.000 euros et sous certaines conditions.

Frais élevés, fonds bloqués et pari à l’aveugle

Principal inconvénient des FIP et FCPI : les fonds sont bloqués jusqu’à leur liquidation, ou pré-liquidation lorsqu’il y en a. Dans l'un de ses guides pratiques, l’AMF affirme ainsi avoir été sollicitée à plusieurs reprises par des investisseurs qui ont constaté l’impossibilité de vendre leurs parts de FCPI. La durée minimale d’un investissement est « le plus souvent de 8 ans » rappelle donc l’autorité. L’AMF souligne par ailleurs que la phase de désinvestissement « peut prendre plusieurs années ». L’autorité précise tout de même que « si au moins 10 ans se sont écoulés depuis le lancement du fonds, les porteurs de parts peuvent, en cas de demandes de remboursement non satisfaites, exiger la liquidation du fonds dans un délai d’un an ».

L’AMF insiste dans une autre publication sur le risque de perte en capital. Les particuliers peuvent baser leur choix sur la réputation de la société de gestion du FIP ou FCPI. Car il est impossible de pronostiquer le rendement du fonds au moment de la souscription. Les particuliers investissent ainsi « à l’aveugle », les sociétés de gestion réalisant les investissements dans un deuxième temps en fonction des opportunités du marché. Dernier point faible : un niveau de frais assez élevé, souvent autour des 4 ou 5%. Conclusion : les FCPI et FIP sont à réserver aux investisseurs avertis.

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