Le Sénat a adopté mardi en première lecture le budget 2015, sa nouvelle majorité de droite l'ayant profondément modifié contre l'avis du gouvernement.

190 sénateurs de droite se sont prononcés, à l'occasion d'un vote solennel, pour le projet de loi de finances (PLF) tandis que 152 de gauche ont voté contre. Le texte doit à présent faire l'objet d'une commission mixte paritaire (sept députés, sept sénateurs) qui tentera de trouver une version commune aux deux chambres. En cas d'échec, attendu, c'est l'Assemblée qui a le dernier mot.

« L'Assemblée nationale rétablira un budget qui puisse être exécuté », a d'ailleurs lancé le secrétaire d'Etat au budget, Christian Eckert, à l'issue des débats. « Ce projet porte la marque du Sénat et de sa nouvelle majorité », a de son côté affirmé le rapporteur général du budget Albéric de Montgolfier (UMP). « La marque du Sénat, parce que nous avons su échanger, en commission comme en séance, y compris sur des questions sensibles, en évitant les postures politiques et en trouvant, parfois au-delà des clivages politiques, des positions communes », a-t-il dit pendant les explications de vote.

« Alourdissement de l'impôt des plus modestes »

Ce projet de loi « n'est pas celui que la majorité sénatoriale aurait élaboré, mais nous le savons, les règles constitutionnelles ne nous permettent pas de modifier comme nous le voudrions les priorités du gouvernement en matière de crédits », a ajouté Albéric de Montgolfier.

« Pour la première fois depuis 2011, nous avons conduit ce projet de loi de finances à bon port », s'est félicitée la présidente de la commission des lois Michèle André (PS), rappelant que le Sénat a siégé trois samedis de suite. Mais « la majorité sénatoriale actuelle a exprimé par ses votes des positions que nous ne partageons pas », a-t-elle poursuivi, citant « alourdissement de l'impôt des plus modestes, réforme hasardeuse de l'Aide médicale d'Etat, ponctions sur les fonctionnaires, limitation des emplois aidés... »