Avocats, greffiers, commissaires-priseurs, notaires... Plus d'une centaine de professionnels du droit en Seine-Saint-Denis ont manifesté lundi à Bobigny pour exiger le retrait du projet de loi Macron qui pourrait, selon eux, « créer un désert judiciaire » dans un département déjà en difficulté.

Derrière une grande banderole « Après le désert médical, après le désert éducationnel, non au désert judiciaire ! », tous ont défilé du tribunal de grande instance jusqu'à la préfecture de Seine-Saint-Denis au nom du collectif « l'Appel de Bobigny ». « Parce que la justice et le droit ne sont pas des marchandises, nous refusons que le ministre de l'Économie se substitue à celui de la Justice. Le projet de loi ainsi élaboré sacrifie le service public de la justice au profit des lobbys financiers », ont-ils lancé au micro.

« Le notariat est mort »

Sur leurs pancartes, on pouvait lire « Le notariat est mort », « McRon, non à la justice Mac Do » ou encore « Voulez-vous une justice à l'américaine ? ».

Ces huit professions réunies (notaires, huissiers, avocats, administrateurs et mandataires judiciaires, commissaires-priseurs, juges du tribunal de commerce et greffiers de ce même tribunal), protestent à l'unisson contre le projet de réforme des professions réglementées, porté par le ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, et dénoncent « un manque de concertation ». Il prévoit notamment, pour les avocats, une modification de l'obligation de prendre un avocat du barreau local pour entamer une procédure devant les tribunaux de grande instance en matière civile, ce qui risque de déboucher, selon la profession, sur des « déserts juridiques ».

« Tout le monde est mécontent, c'est assez exceptionnel. Nous sommes tous des acteurs de la proximité et c'est cette règle fondamentale qui est remise en cause. Il y a tellement de démunis dans ce territoire que le démantèlement du service public de la justice entraînera forcément des coûts pour les justiciables », a dénoncé le bâtonnier du barreau de Bobigny, Robert Feyler, en appelant au ministère de la Justice. Tous participeront également à la journée de mobilisation nationale prévue le 10 décembre.