Selon l'agence de notation Standard & Poor's (SP), les grandes banques françaises restent légèrement moins bien capitalisées que leurs homologues européennes, et ce en dépit de leur réussite aux tests de résistance européens.

Si la revue de qualité des actifs menée par la Banque centrale européenne (BCE) révèle une valorisation adéquate et des provisions satisfaisantes pour les créances douteuses des banques françaises, les niveaux de stress qui leur ont été appliqués paraissent "relativement modestes" à SP.

La BCE a défini son scénario de stress de base (PIB +1% en 2014 ; + 1,7% en 2015) avant la révision à la baisse des prévisions du gouvernement français, souligne SP dans son étude, qui prévoit que le PIB réel de la France progressera de 0,4% en 2014 et de 1,1% en 2015. En outre, la BCE a fixé des seuils limites selon des ratios intérimaires et non selon les ratios définitifs que les banques devront atteindre à l'issue de la mise en œuvre de Bâle III, indique SP.

"Si la définition de créances douteuses a bien fait l'objet d'une harmonisation par la BCE, la revue de qualité des actifs et les tests de résistance ne semblent pas avoir harmonisé en profondeur les modèles internes des banques", regrette l'agence. Selon SP, "pour certaines classes d'actifs (crédits aux entreprises, à l'immobilier notamment), les modèles internes des grandes banques françaises sont relativement plus agressifs que ceux d'autres grandes banques européennes". En outre, contrairement à la plupart de leurs homologues européennes, les grandes banques françaises ont d'importantes activités d'assurance dont le traitement réglementaire est relativement favorable.

Perspectives négatives

Les cinq grandes banques françaises sont toutes notées en catégorie "A" ("A+" pour BNPP), par SP. Toutes les notes sont assorties de perspectives négatives.

Pour SP, "le principal risque pour les banques françaises est lié à la faiblesse structurelle de la croissance en Europe, et en France particulièrement. Une stagnation prolongée pourrait impacter leur rentabilité et compromettre l'amélioration de leurs ratios de fonds propres." "Un autre risque non-négligeable tient au relâchement des politiques financières des banques (acquisitions, versements de dividendes, accroissement de la taille de bilan)", estime l'agence.