Trois organisations de professionnels de l'immobilier ont dénoncé mercredi le projet du gouvernement de surtaxer, sous certaines conditions, les résidences secondaires dans les zones tendues, le jugeant néfaste pour le marché et exigeant son retrait.

Dans un communiqué, l'Union nationale de la propriété immobilière (UNPI) dénonce un « énième projet de taxation des propriétaires », estimant que le gouvernement « rompt son engagement de stabiliser la fiscalité et de relancer le secteur de l'immobilier ». L'organisation y voit une « surtaxe inéquitable » car « les propriétaires seront plus ou moins taxés selon que la commune décide de l'instaurer ou non », selon l'UNPI. Le gain de cette mesure pour les finances publiques sera « dérisoire » et « aucun nouveau logement locatif ne sera créé », dit l'organisation, exigeant son « retrait immédiat ».

Un « nouveau coup dur » à l'immobilier haut de gamme

De son côté le président de Coldwell Banker France, un réseau immobilier américain spécialisé dans le luxe, Laurent Demeure, déplore un « nouveau coup dur porté à l'immobilier haut de gamme ». « Cette nouvelle taxe pénalise ceux qui pour des choix personnels souhaitent posséder plusieurs propriétés, notamment les retraités qui vivent plusieurs mois sur la Côte d'Azur et la Côte Basque mais qui veulent conserver des appartements dans les métropoles pour conserver des liens avec leurs familles », plaide-t-il dans un communiqué mercredi. « Quand apprendrons-nous de l'exemple américain où la croissance est revenue notamment par le secteur immobilier résidentiel ?' », demande-t-il.

Enfin, Alain Duffoux, président du Syndicat national des professions immobilières (SNPI) regrette « qu'une telle décision puisse être annoncée sans aucune concertation préalable avec les représentants de la profession ».

Le ministre des Finances, Michel Sapin, a évoqué mardi la possibilité, pour les communes, d'augmenter la taxe d'habitation sur des « résidences secondaires qui sont quasi vacantes », dans le projet de loi de finances rectificative pour 2014, attendu le 12 novembre. Selon les derniers chiffres disponibles de l'Insee, en 2011 on comptait à Paris 29.724 logements occasionnels, 62.111 résidences secondaires, toutes surfaces confondues, et 98.698 logements vacants.