La semaine dernière, cBanque a publié un classement des applis bancaires basé sur le nombre de téléchargements. Boursorama s'y classe à la 10e position, mais à la première place pour les banques en ligne. L'occasion pour nous d'interroger le directeur de la banque Benoit Grisoni, et de faire un tour d'horizon des nouveautés de fin d'année de Boursarama.

Votre appli figure à la 10e place de notre palmarès des applis bancaires, et aussi en tête des banques en ligne. Pouvez-vous nous préciser le pourcentage de vos clients utilisant l'appli ?

« Boursorama Banque a deux applications, une Android et l’autre iOS, qui ont été lancées en 2013. Environ 30% de nos clients les utilisent. La connexion par mobile est plus fréquente, mais l’utilisation se limite aux basiques, comme la consultation de comptes ou un virement. Elle répond à des besoins primaires, c’est un usage complémentaire du site. Dans les banques classiques, l'appli mobile est moins riche, moins fournie que le site internet, le client peut y effectuer moins d'opérations. Dans les banques en ligne, où le client peut tout faire sur internet, l’écart se voit encore plus.

Le site internet de la banque a été développé en responsive (le site s'ajuste aux différents supports de consultation, NDLR) pour pouvoir s’adapter à toutes les tailles d’écran, et toujours garder le même contenu. Nous continuerons cependant de développer les applis pour les smartphones en parallèle, car les mobiles ont un petit écran et les besoins ne sont pas les mêmes. L'appli est là pour faire des raccourcis. »

En septembre vous avez choisi d’arrêter l’appli pour tablettes. Pourquoi ?

« Nous avons préféré privilégier le site en responsive pour développer le nombre d’interactions possibles. Nos clients veulent pouvoir tout faire en ligne, comme souscrire un contrat ou le clôturer. Dans ce cadre, l’appli pour tablette était un peu contraignante, elle n’était pas adaptée alors que la taille des écrans est suffisante pour une expérience utilisateur satisfaisante en responsive. D’ailleurs depuis la suppression de l’appli tablette, nous avons constaté en moyenne 10 connexions de plus par mois par les utilisateurs de tablettes. Et au final, il y a peu de différences entre une application ou un site en responsive, excepté que l’appli ne couvrait que 5% des fonctionnalités du site. »

Boursorama Banque a récemment communiqué sur ses résultats du 3e trimestre, et en a profité pour annoncer de nouveaux produits...

« Un nouveau compte sur livret pour enfants a été lancé en octobre, suivant une formule des « quatre quatre » : un taux de 4% garanti jusqu’au 30 juin 2015, un plafond à 4.000 euros, une offre de bienvenue de 40 euros, tout ça en 4 clics ! En dix jours plus de 3.000 comptes ont été ouverts, ça démarre plutôt bien. L’offre est simplifiée, le client n’est pas obligé d’envoyer des documents par la poste pour y souscrire, c’est très fluide.

Depuis le 14 octobre nous avons également un produit prévoyance, une gamme qui nous manquait jusque-là. Ce premier contrat prévoyance double, en cas de décès accidentel, le montant des comptes détenus chez Boursorama pour les héritiers. En décembre une nouvelle offre va être lancée pour les autres causes de décès, avec des options chômage et incapacité. »

L’évolution du Money Center a également été évoquée. En quoi va-t-elle consister ?

« L’objectif est de rendre les choses plus claires. C’est un service externe d’agrégation de comptes bancaires, mais ce n'était pas forcément compréhensible pour nos clients. Désormais au lieu d’aller dans le Money Center, le client verra tout de suite les différentes catégories dans son compte courant. Il y aura aussi un aspect documentaire, pour agréger des documents et les stocker dans un espace sécurisé (coffre-fort électronique, NDLR). Ainsi le client aura une vision globale. Par exemple, il y retrouvera le contrat qu’il a souscrit et tous les documents qui s’y rattachent. »

Votre nouvelle offre de bienvenue est de 100 euros, soit 20 euros de plus que le maximum légal. Quels mécanismes utilisez-vous pour contourner cette limite ?

« C’est une offre sur deux produits, le compte courant et la carte bancaire. En général, si vous n’ouvrez qu’un compte courant vous ne pouvez avoir au maximum que 80 euros, c’est une obligation légale. Ces 100 euros, 50 euros pour le compte courant et 50 euros pour la carte bancaire, c’est un test que l’on veut faire de manière temporaire, comme il y a déjà eu des tests chez nos concurrents. »

Un bon moyen pour réaliser votre objectif de 600.000 clients d’ici la fin de l’année ?

« Aujourd’hui nous pensons que nous avons la meilleure offre bancaire, en toute modestie (sic). Mais nous avons du mal à le faire savoir. Notre recrutement augmente, nous devrions tenir nos objectifs, mais nous pensons pouvoir faire mieux. Il y a encore besoin de pédagogie, d’expliquer ce qu’est une banque en ligne, qu’il est possible de souscrire un contrat à 3 h du matin ou un dimanche après-midi. C’est simple et basique, mais il faut encore le répéter. »