Les députés PS « frondeurs » déposeront des amendements aux projets de budget 2015 de l'Etat et de la Sécurité sociale pour diminuer les aides des entreprises et réduire ainsi les économies demandées notamment à la branche famille.

« Le maintien de la trajectoire d'économies envisagée jusqu'en 2017 continue inexorablement à asphyxier toute possibilité de reprise », écrivent les députés, regroupés au sein du collectif « Vive la gauche », dans un communiqué mardi avant le début du marathon budgétaire au Parlement.

Les « frondeurs » sont un groupe de trente à quarante députés contestant depuis des mois la politique économique du gouvernement. Certains de leurs amendements sont signés par une cinquantaine de députés, dont les anciens ministres Benoit Hamon et Aurélie Filippetti. Ces députés, emmenés par le socialiste Christian Paul, veulent « réorienter les aides aux entreprises » à travers un « ciblage de l'utilisation du Crédit impôt compétitivité emploi (CICE) vers les dépenses d'investissement, de recherche et de formation » ou une « modulation de l'impôt sur les sociétés en fonction de l'utilisation des bénéfices ».

Annuler « les 700 millions d'euros demandés à la branche famille »

Avec « les marges de manoeuvre ainsi dégagées », ils entendent annuler « les 700 millions d'euros supplémentaires demandés à la branche famille », créer « 150.000 emplois d'avenir supplémentaires, ouverts aux chômeurs longue durée et 150.000 contrats d'apprentissage, à travers un crédit d'impôt dédié » et enfin « préserver la pleine capacité d'investissement des collectivités territoriale ».

Ces députés reconnaissent que la baisse de l'impôt sur le revenu, à travers la suppression de sa première tranche, « est une mesure qui va agir en faveur du pouvoir d'achat de plusieurs millions de ménages ». « Mais supprimer une tranche d'un des seuls impôts progressifs existant dans notre pays, sans envisager sérieusement une réforme plus globale, relève d'une improvisation qui accroit l'illisibilité et la défiance », soulignent-ils en demandant l'instauration de la progressivité de la CSG.