La modulation des allocations familiales en fonction des revenus, proposition avancée par des députés socialistes, n'est « pas celle retenue par le gouvernement pour le budget de la sécurité sociale, a indiqué mercredi la ministre des Affaires sociales.

« C'est une proposition qui a une force réelle » : « plus nos revenus sont élevés, moins on touche d'allocations ». « Cette proposition n'est pas celle du gouvernement. Nous allons en discuter avec les parlementaires », a déclaré sur France Info Marisol Touraine, peu avant la présentation en Conseil des ministres du projet de budget de la sécurité sociale pour 2015 dont les coupes dans la branche famille sont décriées, y compris dans une partie de la majorité.

« Nous allons échanger », « nous aurons la discussion », assure Mme Touraine, se déclarant « ouverte à tous les débats, à toutes les analyses ». Elle s'est entretenue la veille avec le groupe socialiste à l'Assemblée nationale et n'a alors « pas entendu de contestation de l'objectif que nous nous fixons de 700 millions d'économies environ » pour la branche famille, sur près de 10 milliards d'économies pour la sécurité sociale, a-t-elle dit.

« Les prestations qui sont versées aujourd'hui aux familles ne diminueront pas. Dans l'avenir, des évolutions vont intervenir ». Mais pour les familles qui aujourd'hui perçoivent des allocations familiales, ces allocations « ne bougeront pas » après le budget. « Nous donnons donc de la stabilité, de la visibilité et c'est cela la cohérence de ce qui est proposé, cohérence aussi par rapport aux choix de l'année dernière de baisser le quotient familial tout en maintenant les allocations familiales », a argumenté la ministre.

Le gouvernement propose dans son projet de loi de financement de la sécurité sociale de diviser par trois la prime à la naissance et de rééquilibrer le partage de congé parental entre la mère et le père.

Mardi, lors de la réunion du groupe socialiste, la députée Laurence Dumont a proposé une mise sous condition de ressources des allocations familiales.

Actuellement, les allocations familiales sont versées à tous les foyers, sans condition de ressources, à partir du deuxième enfant, un principe auquel la droite et les associations familiales sont particulièrement attachées. Des députés PS avaient suggéré début 2013 la réduction des allocations pour les ménages aisés, une option non retenue alors par le gouvernement, qui avait préféré diminuer le plafond du quotient familial mais maintenir le caractère universel des allocations familiales.