L'Agence France locale (AFL), un outil de financement solidaire des investissements locaux, s'est officiellement installée à Lyon, a annoncé mardi un de ses initiateurs, la communauté urbaine du Grand Lyon.

« C'est un honneur pour Lyon d'accueillir le groupe Agence France Locale. Je suis convaincu que le groupe saura se positionner comme un acteur majeur du financement des collectivités, à un moment où des risques pèsent sur les financements traditionnels », a fait valoir dans un communiqué le sénateur-maire PS de Lyon, Gérard Collomb, également président du Grand Lyon.

Installée dans la nouvelle tour Oxygène, l'AFL, créée en octobre 2013 par onze collectivités territoriales, doit compléter la panoplie des institutions finançant les investissements des collectivités territoriales, un secteur considéré comme stratégique - surtout en période de faible croissance -, puisque communes, intercommunalités, départements et régions et syndicats mixtes dépensent chaque année 52 milliards d'euros en équipements divers (dont 16 milliards par l'emprunt), soit 71% de l'investissement public.

Un objectif de 4 milliards d'euros de prêts dans 10 ans

Depuis la mise en marche de l'AFL en décembre 2013, « 51 collectivités ont déjà adhéré et l'équipe opérationnelle atteindra en fin d'année 20 personnes », a précisé pour sa part l'UMP Jacques Pélissard, (association des maires de France, AMF), qui a porté principalement le projet avec M. Collomb et Michel Destot (association des grandes villes, AMGVF). Selon lui, « le dossier d'agrément a été finalisé et déposé à l'Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution ». Un premier projet avait été présenté au gouvernement en 2009.

Inspirée des agences d'Europe du Nord et bâtie sur le schéma « des structures mutualistes », l'AFL empruntera directement sur les marchés financiers pour consentir des prêts, surtout à long terme (« 12 à 15 ans » selon M. Pélissard). « L'Agence a pour ambition de prêter, à horizon 10 ans, 25% des besoins du secteur public français, soit environ 4 milliards d'euros. Cette exigence s'applique donc également aux collectivités membres de l'Agence, qui ne pourront emprunter plus de 50% de leur besoin annuel », a expliqué le Grand Lyon.

Une trentaine d'autres collectivités devraient rejoindre l'AFL, qui a pour objectif de porter ses fonds propres de 46 millions d'euros en 2014 à 510 millions d'euros en 2024.