L'« impasse économique » dans laquelle se trouve la France marque la « fin des châteaux en Espagne » entretenus par François Hollande depuis trois ans et le pays a désormais besoin d'une « feuille de route lisible et crédible », estiment samedi les éditorialistes.

« Fin des châteaux en Espagne (...) et de cet optimisme que le président de la République affichait contre vents et marées, dans l'espoir de conjurer le mauvais sort », écrit Le Monde dans son éditorial. « Forcé et contraint par la réalité, voilà le pouvoir exécutif obligé d'admettre que ses espoirs de reprise étaient vains » mais si « l'aveu est salutaire. Il n'est pas suffisant. »

« Car ce que les Français attendent désespérément, c'est le temps des solutions et, si possible, des résultats », martèle le journal du soir. « Or, ils ne voient ni les unes ni les autres... Pour le chef de l'Etat, le défi est redoutable. Depuis deux ans, il a perdu l'essentiel de son crédit à espérer ce qui ne sera pas... Il doit désormais proposer des solutions. Quel qu'en soit le risque politique. »

« Nulle et archinulle. Voilà très exactement ce qui caractérise la trajectoire de l'économie française, en état de léthargie totale depuis le début de l'année », renchérit Gaëtan de Capèle dans Le Figaro. Et d'enfoncer le clou : « François Hollande peut bien invoquer l'Europe, l'Allemagne et le ciel, ce désastre est avant tout le sien. »

« Avoir confiance, dire du bien de la France, c'était le message du Président, le 14 juillet. Pour cela, encore faudrait-il que les réalités n'incitent pas à penser et à dire le contraire », assène François Régis Hutin dans Ouest France. Jean-Michel Servant (Midi Libre) condamne l'« optimisme naïf » relèvant de « la méthode Coué » du chef de l'Etat tandis que Jean-Marcel Bouguereau (La République des Pyrénées) déplore son « immobilisme » et sa « politique petit-bras ».

« La croissance française est atone, notre économie en panne », se lamente Alain Dusart dans L'Est Républicain, décernant « un zéro pointé ! » à M. Hollande et insistant sur le fait que « la France a besoin d'une feuille de route lisible et crédible ! » Or, au lieu de se préoccuper des urgences du présent, le chef de l'Etat passe son temps dans des « cérémonies mémorielles qui s'enchaînent », comme les 70 ans du débarquement en Provence vendredi, regrette Didier Rose (Dernières Nouvelles d'Alsace). M. Hollande « veut se donner une stature présidentielle dont le socle est un genre d'incantation, toujours la même : le passé comme leçon pour l'avenir » mais il aurait tort de penser que cela suffit à masquer « une absence d'efficacité », ajoute-t-il.