La Banque centrale européenne (BCE) a, sans surprise, laissé inchangé jeudi son principal taux directeur à 0,15%, son plus bas niveau historique auquel il avait été porté en juin, a annoncé un porte-parole.

Aucun analyste ne misait en effet sur une intervention supplémentaire de l'institution monétaire de Francfort, qui avait dévoilé début juin un vaste arsenal d'outils destiné à soutenir le crédit et la croissance dans la région, avec l'espoir par ricochet de faire redécoller l'inflation.

En juillet, la hausse des prix a encore ralenti, à 0,4%, soit son plus bas niveau depuis octobre 2009 et le dixième mois consécutif sous la barre du 1%. Un chiffre très éloigné de l'objectif de la BCE d'une inflation proche mais inférieur à 2% à moyen terme, qui constitue une nouvelle déconvenue. Mais les gardiens de l'euro ont « signifié de façon claire qu'ils sont en mode attente pour les prochains mois, ne serait-ce que parce qu'il va falloir du temps pour que (les mesures) de juin produisent pleinement leurs effets », souligne Howard Archer, chef économiste d'IHS pour l'Europe.

La reprise montre des signes de fragilité

La conférence de presse du président de la BCE, Mario Draghi, qui doit débuter à 12H30 GMT, devrait par conséquent « être globalement un non-évènement », prédisaient les analystes de la banque UniCredit.

Les éventuelles déclarations de la BCE concernant les tensions entre Occidentaux et Russes autour de l'Ukraine devraient toutefois être scrutées de près par les observateurs, de même que tout commentaire concernant l'état de la situation économique actuelle en zone euro, alors que la reprise amorcée ces derniers mois montre des signes de fragilité.