La Banque centrale européenne (BCE) a, sans surprise, laissé inchangé jeudi son principal taux directeur à 0,15%, son niveau le plus bas historique auquel il avait été porté le mois dernier pour tenter de faire décoller croissance et inflation, a annoncé un porte-parole.

Personne n'avait osé prédire un nouvel assouplissement monétaire après la décision de juin de baisser de dix points de base ce taux auquel les banques se refinancent aux guichets de la BCE, qui avait été accompagnée d'un paquet de mesures exceptionnelles destinées à encourager les banques à prêter davantage aux entreprises et ménages.

Parmi ces annonces, l'institution monétaire de Francfort avait porté en territoire négatif son taux de dépôt, celui auquel les banques stockent des liquidités auprès d'elle pour 24 heures, à -0,10%, une première pour une grande banque centrale. Elle avait aussi prolongé l'octroi illimité et bon marché de liquidités à court terme jusqu'à mi-2016 et annoncé de nouveaux prêts à long terme (TLTRO), d'un montant de 400 milliards d'euros, programme qui ne démarrera qu'en septembre. Elle avait par ailleurs annoncé continuer à travailler activement à la préparation d'un programme de rachat d'actifs adossés à des prêts (ou ABS).

Des éclaircissements sur les mesures annoncées

Ce jeudi, le président de la BCE Mario Draghi devrait répéter, lors de sa conférence de presse mensuelle de politique monétaire, à partir de 12h30 GMT, que les taux resteront bas aussi longtemps que nécessaire.

Il sera aussi sans doute amené à apporter des éclaircissements sur les nouvelles mesures déployées, estime Marco Valli, chef économiste pour la zone euro chez UniCredit, qui juge en particulier que la physionomie des futurs TLTRO « reste incomplète ».