Depuis un an, l’épargne bancaire reflue en Europe. Ce constat est une des conclusions de l’Observatoire de l’épargne européenne qui a publié cette semaine son tableau de bord trimestriel. En réaction à la baisse des taux de rendement, les dépôts bancaires ont accusé une baisse de collecte en 2013, principalement en Allemagne et au Royaume-Uni. En France, les épargnants se tournent vers l'épargne logement.

L’épargne bancaire a payé au prix fort sa faible rémunération en 2013. Dans son tableau de bord (1), l’Observatoire de l’épargne européenne (OEE) constate une baisse de la collecte de l’épargne bancaire dans la majorité des pays européens, avec des disparités nationales.

Selon les données de l’OEE, c’est au Royaume-Uni et en Allemagne que la tendance est « la plus prononcée ». Britanniques et Allemands se détournent de l’épargne bancaire car elle est très faiblement rémunérée (en moyenne 1,25% au Royaume-Uni et seulement 0,7% en Allemagne en 2013) alors même que l’inflation de ces deux pays était plus élevée en 2013 que la moyenne de la zone euro, à respectivement 2% et 1,2%. Conséquence : les épargnants désertent les placements à court terme. En Allemagne, « le total des encours a enregistré une baisse cumulée de 6,1% sur les huit derniers trimestres », détaille l’Observatoire. Les dépôts à plus de deux ans tirent leur épingle du jeu et ont bénéficié, au premier trimestre 2014, d’une collecte nette positive.

Dans une moindre mesure, l’OEE note également que les retraits l’emportent désormais sur les dépôts en Espagne. Là encore, cette situation est due à des taux d’intérêts qui « sont en baisse continue » (1,05% en mars 2014), précise le tableau de bord.

Le Plan d’épargne logement privilégié en France

En France, le désamour des épargnants pour ces produits est bien présent mais dans une moindre mesure. Dans notre pays, la progression de l’encours des dépôts à terme et comptes d’épargne (2) s’est érodée ces derniers mois : l’encours a progressé sur un an de 1,2% au premier trimestre 2014, contre une évolution de 4% au 3e trimestre 2013 et même de 5% au 2e trimestre 2013.

Les Français se sont notamment détournés massivement du livret d’épargne populaire qui a enregistré une baisse de 6,9% de son encours au premier trimestre 2014 par rapport à l’année précédente (46,5 milliards d’euros au 1er trimestre 2014, contre 49,7 milliards au 2e trimestre 2013).

Les ménages français épargnent toujours, mais de moins en moins, sur les livrets A et livrets de développement durable (LDD). L'encours du livret A a, par exemple, progressé de 2,3% au premier trimestre pour atteindre 264,9 milliards d’euros. Un an auparavant, il avait augmenté de 16,1%. « La renonciation probable à une deuxième augmentation des plafonds, ainsi que la baisse des taux réglementés, recommandée par la Banque de France compte tenu de la faible inflation (0,6% en avril), devraient stabiliser ces produits », estime l’OEE.

A contrario, les épargnants français ont augmenté leur épargne logement : le regain d'intérêt pour le Plan épargne logement (PEL), rémunéré à 2,5%, s’est en effet confirmé au premier trimestre de cette année puisque sa collecte nette a dépassé celles des livrets A et Bleus et du LDD cumulées (3,5 milliards d’euros contre, respectivement, 1,7 et 1,2 milliards).

Lire par ailleurs : Succès du Plan épargne logement en 2014 : « la correction d’une anomalie » 

(1) 28e tableau de bord de l’épargne en Europe publié le 17 juin 2014.

(2) Chiffres de la Banque de France. Les dépôts à terme et comptes d’épargne comportent : les livrets A et Bleus, les LDD, les CEL, les livrets d’épargne populaire, les livrets jeunes, les livrets fiscalisés, les PEL, les plans d’épargne populaire, les dépôts d’une durée inférieure ou égale à 2 ans et les dépôts d’une durée supérieure à 2 ans.