Les propositions des députés PS frondeurs « pour plus d'emplois et de justice sociale » dès le prochain budget rectificatif ont reçu mardi un accueil mitigé parmi leurs camarades.

« Il n'est nul besoin de signer des appels », a estimé le député et porte-parole du PS Olivier Faure auprès de l'AFP, au lendemain de la diffusion de ces propositions fiscales et sociales par les initiateurs de « l'appel des 100 », des parlementaires PS pour l'essentiel.

Olivier Faure a précisé qu'un débat aurait lieu le 17 juin lors de la réunion du groupe PS sur les projets de budget rectificatifs 2014, à l'issue duquel « nous aurons des amendements portés ou pas par l'ensemble du groupe ». « Après les couacs gouvernementaux, on n'est pas obligés d'inventer les couacs parlementaires », a glissé cet ancien conseiller de Jean-Marc Ayrault.

Pour Dominique Lefebvre, chef de file des députés PS à la commission des Finances de l'Assemblée, « une minorité cherche à imposer à une majorité une position politique qui n'est pas la sienne », alors que les collectifs budgétaires sont « équilibrés » entre les mesures en faveur des ménages et des entreprises. Le débat soulevé notamment par Christian Paul, Jean-Marc Germain, Pouria Amirshahi et Laurent Baumel est « biaisé et pas adapté au moment », a-t-il critiqué auprès de l'AFP.

Une plateforme qui divise

Le député de l'Essonne Malek Boutih a aussi qualifié de « cinéma » cette plateforme portée par des députés qui se sont abstenus sur le programme d'économies de 50 milliards d'euros du gouvernement Valls. « Cela n'a jamais porté ses fruits », a-t-il lancé devant la presse.

A l'inverse, le vice-président PS de la commission des Finances et économiste Pierre-Alain Muet, un des 41 abstentionnistes, a défendu la plateforme proposée comme « réaliste économiquement et politiquement », insistant sur la nécessité de « rééquilibrer le pacte (entre les entreprises et les ménages) tout en respectant la trajectoire de réduction des déficits ».

« Notre objectif est de sortir vraiment la France de la crise », a affirmé Christian Paul, se proclamant avec ses collègues « moteur de renfort pour une majorité qui en a bien besoin ».