Les statistiques mensuelles tenues par la Banque de France sur les différents produits d’épargne témoignent d’un net regain d’intérêt pour le Plan d’épargne logement (PEL) lors des trois premiers mois de l’année 2014. Sur le 1er trimestre, le PEL a plus attiré que le Livret A et le LDD réunis.

Le PEL réalise son meilleur début d’année depuis plus de 10 ans selon les données publiées par la Banque de France. Avec 3,5 milliards d’euros de collecte nette au 1er trimestre, le Plan épargne logement revient à un niveau plus vu depuis 1999 (3,75 milliards). Le PEL est ainsi largement en avance sur ses temps de passage de l’année 2013, entamée par un flux positif de 621 millions au 1er trimestre.

Après avoir chuté à la fin des années 2000, l’encours des PEL a entamé une hausse régulière à partir de la mi-2009. Tombé à moins de 166 milliards d’euros d’encours en juin 2009, les PEL ont repassé la barre des 200 milliards en ce début 2014, pour s’établir à plus de 201 milliards en mars. Dernière statistique éloquente : la collecte nette mensuelle a dépassé à deux reprises le milliard d’euros en ce début 2014, en janvier et en mars. Sans tenir compte des mois de décembre, aux très fortes collectes grâce au versement des intérêts le dernier jour de l’année, conformément à la règlementation, il faut remonter au mois de janvier 2005 pour trouver trace d’une collecte mensuelle dépassent le milliard d’euros.

Moins que les livrets fiscalisés

La collecte trimestrielle du PEL dépasse celle du Livret A et du LDD, qui plafonne à 3,26 milliards selon les mêmes statistiques de la Banque de France, un chiffre en net recul par rapport au 1er trimestre 2013. Elle reste toutefois inférieure à celle de l’assurance-vie, de 6,1 milliards d'euros selon l’Association française de l’assurance (Afa).

La collecte du PEL reste aussi inférieure à celle des livrets bancaires fiscalisés, de 5,72 milliards, en très forte hausse par rapport au 1er trimestre 2013 (1,05 milliards). Mais l’encours des livrets soumis à l’impôt avait perdu 5,84 milliards d’euros sur l’ensemble de l’année 2013. Les importants flux enregistrés vers ces livrets au 1er trimestre 2014 ressemblent donc à un rattrapage de l’année 2013, le début d’année étant traditionnellement une période favorable à l’épargne. En revanche, la progression du PEL en ce début d’année s’inscrit dans une certaine continuité puisque l’année 2013 s’était clôturée avec une collecte nette globale de 9,46 milliards d’euros.

Le PEL, un taux attractif par défaut

Ce regain d’attrait peut s’expliquer par un taux de rémunération de 2,50%, avant prélèvements sociaux (2,11% net de tout impôt), qui fait du PEL le plus rémunérateur des produits réglementés et défiscalisés, même s’il s’agit d’un placement plus contraignant que le Livret A par exemple.

Lire à ce propos notre article de février 2013 : Plan épargne logement : un nouvel attrait avec la baisse du Livret A

En parallèle, le rendement des livrets fiscalisés a poursuivi son érosion, pour s’établir à 1,15% en moyenne en mars selon la Banque de France. Et le rendement moyen de l’assurance-vie en euros a à nouveau baissé en 2013 : 2,8% avant prélèvements sociaux en 2013 selon la FFSA. Mieux que le PEL, certes, mais les fonds euros de l’assurance-vie n’offrent pas un rendement garanti pendant toute la durée de vie du produit. Dernière explication plausible : ce produit est actuellement régulièrement mis en avant par les banques, sur internet comme en agence.