L’agence de conseil en assurance, Banque Assurance Optimisation (BAO), vient de publier son « panorama des garanties du marché de l’assurance emprunteur ». 100 contrats ont été passés au crible et comparés par les experts de BAO. En cette période d’ouverture à la concurrence, les contre-offres défensives des banques se multiplient mais sont à la traîne en terme de garanties.

Depuis mai 2011, Banque Assurance Optimisation (BAO) décortique, analyse et décrypte les principaux contrats d’assurance emprunteur. Dans son troisième et dernier panorama, publié le 14 mai 2014, BAO a étudié 100 contrats en cours de distribution (1), « couvrant plus de 95% des crédits immobiliers octroyés » précise l’agence de conseil. Lors de sa précédente édition en février 2013, BAO n’avait comparé que 59 contrats. Cette différence s’explique par « les offres déployées par les acteurs existants [qui] sont de plus en plus nombreuses » précise l’agence dans son rapport. En effet, avec l’instauration du droit à résiliation et à substitution prévu dans la loi Hamon (2), les banques multiplient depuis plusieurs mois les contre-offres défensives afin de proposer une alternative à leurs clients tentés d’aller voir ailleurs.

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Un marché tenu par les banques prêteuses...

Aujourd’hui, 85% des contrats sont distribués par les organismes prêteurs, « qui disposent chacun de leur contrat standard associé aux crédits immobiliers qu’ils proposent » explique l’agence de conseil en assurance.

Bien que ces contrats soient les plus fréquents, ils ne sont pas les mieux notés par BAO - qui s’est essentiellement appuyé sur les garanties incapacité de travail et les garanties décès ou perte totale et irréversible d’autonomie (PTIA) pour établir ses notes – exception faite d’un contrat CNP distribué par la Banque Postale qui arrive en tête du panorama avec un 95/100. Le haut de tableau est davantage occupé par des offres de courtiers et agents d’assurance - April/Prévoir (3e), Magnolia/Quatrem (6e), Metlife (7e) - et les quelques offres de mutuelles disponibles sur le marché - Macif (2e), Maif (4e). Tous ces contrats alternatifs sont donc supérieurs, en termes de garanties, aux contrats bancaires, « faisant taire l’idée reçue que ces derniers sont plus chers du fait d’une supériorité de garanties » ajoute l’observatoire.

... malgré des contrats médiocres

Les offres standard des banques et leurs contre-offres défensives occupent donc essentiellement la fin du classement : sur les cinq derniers contrats du panorama, l'un est un contrat standard bancaire et quatre sont des contre-offres défensives des banques. Dans son rapport, BAO épingle particulièrement ces contre-offres défensives, dont leur nombre est passé de 5 en 2013 à 16 en 2014, mises en place pour faire face aux demandes de délégation des emprunteurs. Pour l’agence de conseil, « la loi qui vise à introduire de la concurrence en tirant les garanties vers le haut » a un effet pervers avec cette multiplication de contrats qui sont finalement plus pauvres en garanties.

Au 14 mai 2014, voici le top 10 des contrats dressé par BAO :

  1. Banque Postale/CNP (contrat standard bancaire) – 95/100
  2. Macif (offre mutuelle sans intermédiaire) – 92/100
  3. April/Prévoir (offre courtiers et agents d’assurance) – 92/100
  4. Maif (offre mutuelle sans intermédiaire) – 92/100
  5. Crédit Agricole/CNP Predica (contrat standard bancaire) – 90/100
  6. Magnolia/Quatrem (offre courtiers et agents d’assurance) – 90/100
  7. Metlife (offre courtiers et agents d’assurance) – 89/100
  8. Meilleurtaux/Allianz (offre courtier en crédit) – 88/100
  9. Afi Esca (offre courtiers et agents d’assurance) – 88/100
  10. Magnolia/Allianz (offre courtiers et agents d’assurance) – 86/100 

A lire : L'observatoire BAO de l'assurance emprunteur (mai 2014, format PDF)

(1) Les experts de BAO ont analysé 100 contrats remis, en grande partie, par les emprunteurs eux-mêmes. Dans son rapport, BAO insiste sur la difficulté à recueillir les notes d’information directement auprès des distributeurs et assureurs.

(2) La loi Hamon, adoptée le 13 février 2014, permet aux particuliers de résilier et changer leur contrat d’assurance emprunteur pendant un an après sa signature, si celui-ci a été souscrit auprès de la banque prêteuse. La banque peut toutefois exiger une équivalence de garanties dans le nouveau contrat présenté.