Selon une étude de Christie's International Real Estate publiée lundi, l'immobilier de luxe a flambé l'an dernier, tant à New York ou Los Angeles qu'à Londres, Hong Kong ou Sydney, tandis que Paris restait à la traîne, avant de rebondir au printemps.

Réalisée dans neuf métropoles représentatives de l'immobilier haut de gamme, cette étude montre un bond des transactions d'un montant supérieur à un million de dollars – norme internationale d'un « bien de luxe » – en 2013. Sur un an, les ventes ont ainsi progressé de 62% à San Francisco, 40% à Los Angeles, 29% à Sydney, 27% à Miami, 22% à New York, 20% à Londres, mais seulement 4% à Toronto. Dans les villes recensées, seules Hong Kong (-15%) et Paris (-7,5%) ont connu un repli des transactions de l'immobilier de luxe.

Quant aux prix, ils ont progressé presque partout : de 21,8% à Los Angeles et 17,2% à San Francisco, 13% à Sydney, 11,8% à Miami, 9,70% à Hong Kong, 8,20% à Londres, 7,60% à New York, 6,10% à Toronto. Seule la capitale française a vu ses prix reculer de 9,8% sur ce marché de niche, les biens de luxe, qui représente 5 à 6% du marché global de l'immobilier. « Cette évolution quasi-explosive, à la fois en prix et en nombre de ventes supérieures à 1 million de dollars est mondiale » note l'étude.

Facteurs locaux

« Aux Etats-Unis, les villes qui avaient été le plus affectées par la crise des subprimes sont aussi celles qui rebondissent le plus fortement, comme Los Angeles ou Miami, alors que New York avait moins souffert », commente auprès de l'AFP Charles-Marie Jottras, président de la société spécialisée Daniel Féau, qui fait partie du réseau Christie's.

Des facteurs locaux expliquent aussi l'essor de certaines villes, comme San Francisco qui bénéficie du développement de l'économie liée à la Silicon Valley et de l'enrichissement rapide d'entrepreneurs du secteur high-tech, note l'étude. Et à l'inverse, la baisse des volumes de Hong-Kong s'explique par la mise en place d'une taxe sur les mutations, mise en place par le gouvernement pour endiguer l'envolée des prix sur le marché résidentiel, « qui était depuis plusieurs années sous la très forte pression des acquéreurs de Chine continentale ».

Rebond attendu à Paris

A Paris, la baisse des prix de près de 10% en 2013 – année d'incertitudes fiscales où les investisseurs étrangers, autant que français, sont restés attentistes, selon Féau – porte sur les biens d'une valeur supérieure à 2 millions d'euros, plus représentatifs du marché du luxe dans la capitale française.  « Mais les volumes ont commencé à rebondir au printemps. Et il y a à l'heure actuelle une conjoncture rarissime : des prix en forte baisse, des stocks qui ont beaucoup monté en un an mais se sont stabilisés, ce qui donne du choix, et des taux de crédit très bas », estime M. Jottras. « Chez Féau, la valeur des stocks d'appartements à vendre est ainsi passée de 3,8 milliards d'euros au printemps 2013 à 5,4 milliards au printemps 2014 ».

Le prix moyen au m2 des appartements de luxe est de 36.527 euros à Londres, qui reste la capitale la plus chère, 21.216 euros à New York, 20.108 euros à Hong Kong, puis viennent Paris avec 14.500 euros et Sydney avec 11.903 euros, selon cette étude.

Christie's International Real Estate regroupe dans le monde 138 sociétés spécialisées dans les biens résidentiels de luxe, implantées dans 44 pays, qui ont réalisé 110 milliards de dollars de ventes de en 2013.