L'OCDE juge dans un rapport publié jeudi qu'un « ralentissement du rythme de consolidation budgétaire est approprié » en zone euro, mais appelle néanmoins à respecter les engagements européens et à privilégier les réformes les moins néfastes pour la croissance.

« Au vu des progrès déjà réalisés et de l'économie encore fragile, un ralentissement dans le rythme de la consolidation budgétaire est approprié », juge l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), pour qui toutefois les « exigences du Pacte de stabilité (européen) doivent être suivies et les gouvernements devraient éviter de réduire leurs efforts en raison de bonnes surprises du côté de la croissance ou d'une pression réduite des marchés financiers ».

Le « club des pays riches », son surnom, appelle aussi à « différencier » selon les pays concernés. Pour l'OCDE, l'important est de privilégier les mesures de réduction des déficits qui ont le moins d'effet sur la croissance. C'est le cas selon elle d'un recul de l'âge de la retraite, ou de réformes fiscales « pouvant augmenter à la fois la justice et la croissance ».

L'OCDE salue les mesures destinées aux bas revenus

Si l'OCDE salue par exemple les mesures fiscales destinées aux bas revenus, elle s'interroge en revanche sur la structure de certaines aides apportées pour « la garde d'enfants » ou la propriété immobililière qui selon elle « bénéficient souvent aux tranches fiscales élevées », donc aux ménages plus aisés, tout en étant « coûteuses par rapport à leurs objectifs politiques, et contraignantes pour la croissance. »

L'Organisation dit aussi sa préférence pour les taxes sur la consommation et le patrimoine par rapport aux impôts sur le revenu (des ménages ou des entreprises). La publication intervient au moment où le nouveau gouvernement français entend convaincre ses partenaires européens et la Commission européenne de fermer les yeux un peu plus longtemps sur ses déficits.