BNP Paribas a vu son bénéfice net reculer de 26,4% en 2013, à 4,83 milliards d'euros, du fait d'importants éléments exceptionnels qui l'ont rogné, indique un communiqué de la banque française publié jeudi. Sans prendre en compte ces exceptionnels, le bénéfice net a tout de même baissé en 2013 (-5,3%).

Ce bénéfice net de 4,83 milliards d'euros est nettement inférieur aux attentes des analystes, qui tablaient en moyenne sur 5,72 milliards d'euros, selon le consensus établi par FactSet.

Hors exceptionnels, le bénéfice net a aussi connu une baisse en 2013, mais moindre (-5,3%). Le produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d'affaires) est pour sa part ressorti en léger recul de 0,6%, à 38,82 milliards d'euros, un niveau néanmoins supérieur aux attentes (38,49 milliards). Sur le seul quatrième trimestre, le bénéfice net a été divisé par plus de 4 (-75,5%), à 127 millions d'euros, en raison des exceptionnels.

Fonds propres : un bilan « très solide » selon BNP Paribas

La banque a également dévoilé de nouveaux éléments de son plan stratégique 2014/2016. Y figurent notamment un objectif de rentabilité des capitaux propres (ROE) d'au moins 10% en 2016 et une croissance annuelle d'au moins 10% du bénéfice net par action en moyenne sur la période 2013/2016, hors éléments exceptionnels. Sa rivale Société Générale a également fait du ROE un des éléments essentiels de sa feuille de route, qui sera détaillée en mai, et vise elle-même une rentabilité de 10% en 2015.

BNP Paribas se targue d'afficher un bilan « très solide », avec un ratio de fonds propres « durs » (apports des actionnaires et bénéfices mis en réserve rapportés aux crédits consentis) de 10,3% fin 2013, soit nettement au-dessus du seuil de 9% exigé par les nouvelles règles dites de Bâle III. Ce ratio s'affiche en baisse de 50 points de base (0,50 point de pourcentage) par rapport à la fin du troisième trimestre, un repli déjà annoncé par le groupe français et dû au rachat des 25% que l'Etat belge détenait dans sa filiale Fortis pour 3,25 milliards d'euros.

Autre élément clé des règles bâloises, le ratio de levier (bilan rapporté aux fonds propres) atteint 3,7% et dépasse le minimum de 3% requis.

Enquête américaine sur des paiements en dollars

En 2013, BNP Paribas a vu les éléments non récurrents peser négativement sur son bénéfice net à hauteur de 1,21 milliard d'euros, contre une contribution positive de 184 millions en 2012. Parmi ceux-ci, la banque a souligné avoir provisionné au quatrième trimestre 798 millions d'euros, en lien avec une enquête des autorités américaines sur des paiements en dollars réalisés dans des pays soumis à un embargo des Etats-Unis. Dans un dossier similaire, la britannique Standard Chartered avait payé quelque 650 millions de dollars en 2012.

L'établissement de la rue d'Antin a aussi vu les coûts de transformation de son plan d'efficacité et de simplification (« Simple & Efficient ») atteindre 661 millions d'euros pour des économies de coûts qui atteignent déjà 800 millions.

Révision du calendrier des économies

A ce sujet, BNP Paribas a porté à 2,8 milliards d'euros en année pleine son objectif d'économies récurrentes à partir de 2016 (contre un objectif de 2 milliards à partir de 2015 initialement), pour des coûts de transformation de 2 milliards d'euros sur la période 2013/2015 (soit 500 millions de plus que prévu au départ).

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