Dans une interview au Financial Times publiée lundi, la Française Danièle Nouy, récemment nommée à la tête de la supervision bancaire unique de la zone euro, s'affiche partisane de laisser les établissements les plus faibles du secteur disparaître.

« Nous devons accepter le fait que certaines banques n'ont pas d'avenir. Nous devons en laisser quelques unes disparaître de manière ordonnée, et pas forcément essayer de les fusionner avec d'autres institutions », a-t-elle déclaré au quotidien des affaires britannique. « Je ne sais pas combien de banques doivent faire faillite. Ce que je sais, c'est que nous voulons avoir le plus haut niveau de qualité ».

Danièle Nouy a été officiellement nommée en décembre à la tête du nouveau mécanisme de supervision des banques de la zone euro, créé au sein de la Banque centrale européenne (BCE). Elle a pris ses fonctions le 1er janvier. C'est une experte de la régulation bancaire, à laquelle elle a consacré toute sa carrière après avoir débuté à la Banque de France. Elle a notamment représenté la France au Comité de Bâle pour la supervision bancaire pendant près de dix ans et assuré la présidence de l'Union bancaire européenne.

Le Mécanisme unique de supervision (SSM) doit permettre à la BCE de prendre en charge la supervision de quelque 130 banques de la zone euro à compter de novembre. Il constitue le premier jalon de l'Union bancaire. L'institution a également lancé une opération d'évaluation du bilan de ces banques pour assurer leur transparence et permettre un retour définitif de la confiance des investisseurs privés. Elle s'accompagne d'un passage en revue des actifs des banques et d'un test de résistance.