Le ministre du Budget Bernard Cazeneuve sera auditionné mardi par la commission des Finances de l'Assemblée nationale après l'annonce d'un déficit budgétaire 2013 supérieur aux prévisions initiales mais moindre qu'en 2012.

Les députés de la commission, présidée par l'UMP Gilles Carrez, l'entendront puis l'interrogeront à compter de 17h45 heures sur les résultats de l'exercice budgétaire 2013, selon un communiqué transmis vendredi par le service de presse de l'Assemblée.

S'il a reculé comparé à 2012 pour s'établir à 74,9 milliards d'euros, le déficit budgétaire 2013 de la France a dérapé de 2,7 milliards par rapport aux prévisions du gouvernement, dont la maîtrise des dépenses n'a pas suffi à compenser les moindres rentrées fiscales. Cette dégradation est liée à de moindres rentrées d'impôt sur les sociétés (-2,5 milliards) et d'impôt sur le revenu (-1,8 milliard), la TVA ayant elle rapporté 600 millions d'euros de plus que prévu.

« Trop d'impôts tue l'impôt »

Jugeant que la nouvelle érosion des recettes fiscales prouvait que « trop d'impôts tue l'impôt » et s'interrogeant sur la sincérité des prévisions budgétaires, M. Carrez avait affirmé plus tôt avoir demandé à ce que les ministres « viennent rendre compte de cette révision devant la commission des Finances mardi prochain ».

Le Premier ministre a estimé vendredi, en marge d'un déplacement en Autriche, que le dérapage était le « reflet d'une croissance très faible », tout en relevant que « l'État tient bien les cordons de la bourse », avec des dépenses inférieures aux prévisions en 2013. Jean-Marc Ayrault a aussi affiché sa « détermination totale » à atteindre l'objectif de déficit zéro à la fin du quinquennat de François Hollande, en 2017.

« Pour pouvoir tenir nos engagements, il est décisif que la croissance reprenne. C'est la genèse du pacte de responsabilité » avec les entreprises annoncé par le président de la République, a déclaré le ministre de l'Economie et des Finances dans un entretien au Monde. Pierre Moscovici a aussi estimé que la France pouvait avoir une croissance de son produit intérieur brut supérieure à 1% dès cette année, et non 0,9% comme prévu jusqu'ici officiellement.