Entre les exigences réglementaires et l'évaluation de la Banque centrale européenne (BCE), les besoins en capitaux des banques européennes vont avoisiner les 280 milliards d'euros en 2014, estime jeudi le cabinet d'audit PricewaterhouseCoopers (PwC) dans un rapport. Elles n'arriveront pas à financer l'intégralité de cette somme par leurs propres moyens et devront lever 180 milliards d'euros sur le marché.

« Entre les exigences de Bâle III et l'évaluation des actifs prévue par la BCE, les deux prochaines années vont être turbulentes pour les banques européennes. Les défis ne seront pas moins intenses pour les banques qui ne font pas partie de la revue de la BCE », indique Miles Kennedy, chargé des services financiers chez PwC.

« Bien que l'environnement soit plus favorable aux levées de fonds, 180 milliards d'euros, c'est une somme conséquente à absorber pour le marché à court terme. La concurrence pour cet argent frais va donc être féroce », estime-t-il. PwC s'attend à ce que les levées de fonds prennent de multiples formes : restructuration ou augmentation de capital, bénéfices mis en réserve, recours à des instruments alternatifs de type obligations « cocos » ou titrisation.

Faire preuve de créativité

Pour les auteurs du rapport, les banques ne doivent pas attendre la fin de l'évaluation de la BCE pour lever des fonds, mais agir au plus vite et faire preuve de créativité pour leurs financements. S'ils s'attendent à court terme à des perturbations et des ajustements de coûts, ils estiment que les inquiétudes quant à la viabilité économique des établissements soumis aux nouvelles réserves de capital réglementaires n'ont pas lieu d'être.

« Comme toujours lorsqu'il y a des changements de réglementation majeurs, ce sera douloureux mais cette douleur sera transitoire. Certains pourront aussi faire de nécessité vertu et accumuler les liquidités », selon M. Kennedy.