La Banque centrale européenne (BCE), qui a multiplié les mesures face à la crise en zone euro et porté son principal taux directeur à près de zéro, a agi dans le cadre de son mandat, a affirmé vendredi le ministre allemand des Finances, Wolgang Schäuble.

« Aucune des décisions prises par la BCE ne passe outre son mandat », a déclaré Wolfgang Schäuble, lors d'une conférence bancaire à Francfort, alors que nombre de critiques sont adressées en Allemagne à l'institution monétaire à ce sujet.

Ce mandat, plus restrictif que celui des autres grands banques nationales, est de maintenir la stabilité des prix pour l'ensemble de la zone euro. Il prévoit aussi que la BCE s'attache à la stabilité financière de la région. Pour autant, la politique monétaire ne peut pas tout, a souligné M. Schäuble, appelant les Etats à remplir leur part du marché.

Lutter contre le déficit public, le « devoir des politiques »

La politique monétaire accommodante menée par la BCE, qui a porté son taux directeur à 0,25% en novembre, comme son soutien aux banques de la région au travers de prêts de liquidités bon marché, ne doivent pas conduire à « ce que certains Etats ne fassent pas les réformes nécessaires » pour redresser la barre de leurs comptes et relancer leurs économies respectives. « Ce n'est pas à la BCE de résoudre des problèmes fondamentaux comme les déficits publics, ce n'est pas son mandat mais le devoir des politiques », a dit le ministre. En début de semaine, le chef économiste de la BCE Peter Praet avait tenu le même discours.

« Je veux être clair sur les limites de la politique monétaire », a-t-il déclaré ajoutant que « la source ultime de croissance et d'emploi n'est pas une politique monétaire accommodante, c'est un environnement compétitif et un système financier sain ».