Le ministre du Budget Bernard Cazeneuve a annoncé jeudi que la volte-face fiscale du gouvernement sur l'écotaxe et la taxation de l'épargne sera compensée « exclusivement par des économies » entre 2015 et 2017.

Dans un entretien accordé au quotidien gratuit 20 minutes, le ministre a assuré que « les prélèvements supplémentaires seront limités à 1 milliard d'euros en 2014 », et insisté sur une stratégie budgétaire qui privilégie les économies à l'impôt nouveau. Pour compenser le trou budgétaire provoqué par le report de l'écotaxe, « les budgets 2015, 2016 et 2017 réduiront les déficits exclusivement par des économies », a-t-il assuré.

Alors que l'opposition surfe sur le thème du « ras-le-bol fiscal », le gouvernement provoque des manque à gagner budgétaires en reculant sur sa politique fiscale.

L'écotaxe, qui devait entrer en vigueur au 1er janvier et rapporter 1 milliard par an, a été suspendue. L'alignement par le haut des prélevements sociaux sur les plans d'épargne logement (PEL) et les plans d'épargne actions (PEA), au taux de 15,5%, comme pour les autres produits l'épargne, a lui été annulé. Il devait rapporter 200 millions d'euros. De source proche du dossier, on précise que ces 200 millions seront également compensés par des économies.

« Poujadisme fiscal »

Dans ce contexte, Bernard Cazeneuve a voulu se poser comme « le ministre des économies et non celui des prélèvements ». « 80% des efforts budgétaires pour 2014 proviennent des économies et ce sera 100% l'année suivante », a rappelé l'intendant du gouvernement.

Il a également affirmé que la contribution climat-énergie, prévue pour 2016, « n'augmentera pas le niveau global des prélèvements obligatoires ».

Pointé du doigt par la droite, le ministre a appelé l'opposition à faire preuve d'un plus grand sens des responsabilités. « Le poujadisme fiscal est un danger pour le consentement à l'impôt, qui est pourtant consubstantiel à la République », s'est-il inquiété.