Les députés ont rétabli jeudi à l'unanimité les avantages fiscaux sur les frais de scolarité pour les parents d'élèves du secondaire et du supérieur, que le gouvernement voulait supprimer dans le projet de budget 2014.

« Nous avions proposé la suppression de cette niche car les niches fiscales obèrent la progressivité de l'impôt sur le revenu » et afin de financer des places de bourse supplémentaires dans l'enseignement supérieur, a expliqué le ministre du Budget Bernard Cazeneuve. « Je trouve très bien qu'un gouvernement entende sa majorité », a-t-il concédé.

La majorité socialiste était montée au créneau à la rentrée contre cette disposition qu'elle jugeait contre-productive en plein débat sur le manque de pouvoir d'achat des Français.

Le maintien de cette niche fiscale représente un coût budgétaire de 435 millions d'euros. Pour un enfant au collège, la réduction fiscale est de 61 euros. Pour un lycéen, le montant est de 153 euros. Il atteint 183 euros pour un étudiant.

Un « revirement jamais vu du gouvernement »

Certes, cette niche ne bénéficie qu'aux ménages imposables, a reconnu le socialiste Dominique Lefebvre. « Mais elle est forfaitaire et cela ne nous apparaissait pas le moment le plus judicieux pour la supprimer. Cela représente 440 millions d'euros de pouvoir d'achat », a-t-il souligné.

La droite a ironisé sur un « revirement jamais vu du gouvernement », selon l'UDI Charles de Courson. L'UMP Marie-Christine Dalloz s'est réjoui d'un « sursaut de lucidité de la majorité ». « Pour une fois que vous avez été à l'écoute des électeurs, n'en faites pas tout un plat », a lancé son collègue Jacques Myard.