Les réseaux bancaires ont globalement continué à croître en 2012 dans les pays émergents, surtout en Afrique, mais leur développement a néanmoins ralenti sous l'effet de la crise, selon une étude publiée mardi.

Les pays émergents n'ont pas tous suivi la même tendance en terme de développement des réseaux bancaires. Des différences marquées apparaissant en fonction des régions, selon l'étude du cabinet Nouvelles Donnes réalisée à travers l’analyse de 845 banques, représentant 275.000 agences dans 66 pays.

L'an passé, le nombre d'agences dans ces territoires émergents  a crû de plus de 8% en moyenne, une évolution qui contraste avec celle de l'Europe de l'Ouest (France, Allemagne, Italie, Espagne et Royaume-Uni), où quelque 14.000 agences ont été fermées depuis 2007. « Autre illustration de ce dynamisme : depuis 2007, 25% des banques dans les pays émergents ont été soit rachetées par une autre banque, soit purement et simplement créées », selon l'analyse.

L'Europe de l'Est à la traîne

Mais des disparités existent. Si l'Afrique a vu son nombre d'agences grimper de plus de 13% en 2012, l'Europe de l'Est, considéré comme le plus mature des marchés émergents, a accusé une baisse de 2,1% de la taille des réseaux, en raison notamment d'une baisse des revenus de 2,9%.

L'Asie a, pour sa part, enregistré sa moins bonne performance depuis 2007, avec une croissance moyenne des réseaux de 5,8%. Les auteurs de l'étude l'expliquent par des difficultés rencontrées sur le marché vietnamien en lien avec des restructurations et un encadrement plus strict du régulateur.

Développement à la française ou à l'anglo-saxonne ?

Le développement des réseaux dans les pays émergents devrait se poursuivre, au regard du retard qu'ils accusent en termes de bancarisation des clients et du nombre peu élevé d'agences par rapport aux marchés matures. « S'il est ainsi peu probable de voir se développer des réseaux bancaires similaires à ceux que nous connaissons aujourd'hui au sein d'économies matures, les perspectives d'évolution des réseaux bancaires seront surtout soumises au type de modèle de distribution bancaire du pays », nuancent néanmoins les auteurs.

Avec à la clé deux évolutions possibles : soit un modèle de distribution à l'anglo-saxonne avec des grands acteurs spécialisés, soit un modèle à la française avec des banques proposant des gammes d'offres élargies. « La capacité à amortir les réseaux bancaires est directement liée à ces orientations. Dans le premier cas, le nombre d'agences restera très limité, de 20 à 30 pour 100.000 adultes. Alors qu'un modèle proche du système français permettrait d'approcher les 40 agences pour 100.000 adultes », selon cette étude.