Les trois grandes banques de détail françaises ont dévoilé ce mardi 17 septembre un nouveau service de paiement électronique, développé en commun et baptisé « Paylib ». Proche dans son fonctionnement du leader du marché, PayPal, il sera proposé dès le 24 septembre à leurs clients. Revue de détail.

« 13 ans après, les banques françaises inventent PayPal » : le tweet, ironique, est signé Jean-Baptiste Descroix-Vernier, patron de Rentabiliweb, une des personnalités du web français. De fait, il n’a pas tout à fait tort : Paylib, le nouveau service de paiement en ligne développé conjointement par La Banque Postale, la Société Générale et BNP Paribas, n’affiche dans l'immédiat d’autre ambition que d’être une alternative à PayPal.

Selon les premiers détails dévoilés ce matin lors d'une conférence de presse conjointe des trois banques, Paylib entre dans la catégorie des « wallets », ces portefeuilles virtuels qui permettent de régler des achats sur internet sans confier au e-commerçant ni ses coordonnées bancaires, ni son numéro de carte bancaire. Un service que PayPal n’est pas le seul à proposer : c’est aussi le cas des opérateurs de cartes bancaires (V.me chez Visa et Paypass chez Mastercard) ou d’autres banques (Kwixo, lancé il y a un peu plus de deux ans par le Crédit Agricole, notamment). Paylib apparaît donc, pour les trois banques concernées, comme une manière de rattraper un certain retard en matière de paiements électroniques.

Ce qui ne les empêche pas d’être ambitieuses : elles ont ainsi insisté sur la « vocation multi-bancaire » de Paylib, laissant la porte ouverte à d’autres enseignes (françaises et à terme européennes) qui souhaiteraient rejoindre le dispositif. « Nous souhaitons devenir le standard sur le marché du paiement en ligne », a ainsi indiqué Laurent Goutard, directeur de la banque de détail de Société Générale en France.

Voyages-SNCF et venteprivée.com déjà convaincus

Dans l’immédiat, Paylib sera réservé aux 23 millions de clients actifs de La Banque Postale, BNP Paribas et la Société Générale. Ceux-là pourront activer le service dès le 24 septembre sur le site internet ou l’application mobile de leur banque, en créant un identifiant et un mot de passe spécifiques. L’accès au service, et son utilisation, seront gratuits. Pour eux, Paylib présente un autre avantage : son intégration au compte bancaire. Directement géré par les banques, il ne nécessite pas de confier ses coordonnées à un tiers (comme PayPal par exemple), ce qui est de nature à rassurer certains réticents. Et les opérations payées avec Paylib apparaîtront dans le relevé de compte, au même titre qu’un virement classique ou qu’un paiement par carte.

Côté e-commerçants, la commercialisation du service a déjà débuté, après une phase de test. Dans un tweet posté ce matin, la Banque Postale a promis que la tarification serait « attractive ». Autre avantage : la garantie du paiement, qui couvrira les opérations Paylib, au même titre que celles effectuées par carte. Les trois banques ont par ailleurs annoncé avoir d’ores et déjà convaincu quelques poids lourds du e-commerce d’intégrer à court terme (d’ici 2014) PayLib aux moyens de paiement acceptés : La Poste bien sûr, mais aussi voyages-SNCF, venteprivee.com, showroomprive.com, PriceMinister ou encore Leroy Merlin.

Mise à jour (25 septembre 2013) - Paylib est désormais disponible pour les clients des trois banques. BNP Paribas et Société Générale ont intégré le service dans leurs applications mobiles (« Mon portefeuille » pour la première, « l’Appli » pour la seconde). La Banque Postale, de son côté, a sorti une nouvelle application, baptisée « Paylib », disponible sur iPhone et Android.