La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde a jugé mardi qu'il était « essentiel d'aller vite » pour la création d'une union bancaire en zone euro, un projet qui se heurte aux réticences de l'Allemagne.

« Beaucoup de choses ont été faites en rapport avec l'union bancaire et si j'avais un message à faire passer aujourd'hui, ce serait que cette partie en particulier du bateau (qu'est la zone euro) doit être achevée, et qu'il est essentiel d'aller vite », a-t-elle déclaré au cours d'une allocution à Paris. Christine Lagarde filait une métaphore maritime, après avoir déclaré que la zone euro était « comme un beau bateau qui aurait été construit (...) pour une mer calme, mais pas totalement achevé pour des eaux agitées. »

La mise en place d'une union bancaire, censée mettre le secteur à l'abri des turbulences qu'il a connues pendant la crise de la dette dans la zone euro, et le placer sous la supervision de la Banque centrale européenne, bute sur des réticences allemandes. Berlin juge en effet que la Commission s'arroge des compétences trop importantes dans le mécanisme de résolution des crises qu'elle a élaboré.

L'Allemagne, économie solide qui craint d'être mise à contribution pour sauver des banques étrangères, voit par ailleurs d'un mauvais œil la création possible d'un fonds commun de secours. Ce fonds alimenté par les banques elles-mêmes serait mis en place pour participer au sauvetage des établissements financiers, et éviter ainsi progressivement le recours à l'argent public, au fur et à mesure de sa montée en puissance. En une décennie environ, il devrait atteindre une capacité de 60 milliards à 70 milliards d'euros.