François Hollande juge que « le temps est venu » de faire une « pause fiscale », notamment grâce à « l'engagement de substantielles économies », dans une interview publiée vendredi dans Le Monde.

Interrogé dans Le Monde sur un « ras-le-bol fiscal » qui règnerait dans l'opinion selon le ministre de l'Economie Pierre Moscovici, le président de la République souligne que « dans le programme de stabilité présenté par la majorité précédente, le niveau des prélèvements obligatoires devait atteindre près de 46% de la richesse nationale en 2015 ! » « N'imputons pas au gouvernement Ayrault ce qui a été décidé par d'autres », souligne le chef de l'Etat.

« Mais je reconnais qu'à l'automne 2012, face à l'ampleur des déficits, un effort supplémentaire a été demandé aux Français. Notamment aux plus favorisés, mais pas seulement », relève François Hollande. Selon lui, « grâce à l'engagement de substantielles économies, le temps est venu de faire - plus tôt qu'il n'avait été prévu - une pause fiscale ». « C'est pourquoi l'option de la CSG a été écartée » pour financer la réforme des retraites, explique le président de la République. C'est aussi pour cette raison, poursuit François Hollande, que « le barème d'impôt sur le revenu sera réindexé ».

Prévision de croissance « légèrement » à la hausse

« Pour les entreprises, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault s'est engagé à ne pas alourdir le coût du travail et à ne pas amputer leurs marges », rappelle le président de la République. « Nous n'allons pas leur reprendre d'une main ce qu'on leur a donné de l'autre avec le Crédit d'impôt (CICE) », renchérit-il.

Le chef de l'Etat « gage » par ailleurs dans cet entretien au Monde que « nous pourrons revoir légèrement à la hausse la prévision de croissance pour 2014 » dans le cadre du projet de budget présenté fin septembre. Il salue ainsi le fait qu'un « mouvement de reprise en France et en Europe se dessine ».