Le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, a confirmé ce matin que le taux du Livret A, du Livret Bleu et du LDD serait fixé à 1,25%, contre 1,75% actuellement, à compter du 1er août prochain. Il retrouve ainsi son plus faible niveau historique, déjà atteint entre août 2009 et juillet 2010.

Pierre Moscovici a tranché : au cours d’une conférence de presse organisée à Bercy, le ministre de l’économie, accompagné de la ministre du Logement Cécile Duflot, a annoncé que le taux du Livret A (et avec lui celui du Livret Bleu et du LDD) serait ramené de 1,75% actuellement à 1,25% à partir du 1er août prochain. Il a suivi en cela l’avis de Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, qui avait proposé vendredi dernier de déroger à la règle de calcul automatique du taux - qui faisait sortir le nouveau rendement à 1% - et de lui donner un petit coup de pouce.

« Constatant que l’application de la formule conduirait à une forte variation et à un niveau inédit de la rémunération du Livret A, le gouverneur a décidé que cette circonstance exceptionnelle justifiait qu’il soit dérogé à la stricte application des taux calculés selon la formule de calcul en vigueur, ainsi que le règlement en prévoit la possibilité », avait expliqué la Banque de France dans un communiqué.

C’est la deuxième fois consécutive que la Banque de France et Bercy décident conjointement de déroger à l’application de cette formule. Déjà, en janvier dernier, le taux du Livret A, qui aurait normalement dû passer de 2,25% à 1,50%, avait été maintenu à 1,75%, pour les mêmes raisons qu’aujourd’hui.

Une économie de 600 millions d’euros par an pour le logement social

En parallèle de la conférence de presse, Pierre Moscovici a commenté sur son compte Twitter les raisons de son choix. « Ce taux de 1,25% permet de garantir le pouvoir d’achat du Livret A en le maintenant à un niveau supérieur à celui de l’inflation » a-t-il écrit notamment. Autre argument : cette baisse va permettre à la Caisse des dépôts et consignations (CDC), qui gère la majeure partie des liquidités du Livret A, de trouver « des marges de manœuvre supplémentaires pour le financement des grandes priorités de l’investissement public » : « le nouveau taux engendre une économie de près de 600 M€ en année pleine pour les organismes de logement social » a poursuivi Pierre Moscovici, toujours sur Twitter.

« Nous créons un choc d’offre pour le logement social, pour la rénovation thermique, et l’investissement des collectivités locales ». Ainsi, les taux des prêts à très long terme accordés par la CDC aux bailleurs sociaux seront abaissés, pour une durée d’un an, de 3,05% à 2,25% à compter du 1er août, a annoncé le ministre de l’Economie et des Finances. Les prêts servant à financer les projets de rénovation thermique verront quant à eux leur taux passer de 1 % à 0,5 %.

Si cette baisse du taux n’est donc pas une mauvaise nouvelle pour tout le monde, elle risque toutefois de faire grincer des dents du côté des épargnants. A 1,25%, le taux du Livret A retrouve en effet son plus-bas niveau historique, qu’il avait déjà atteint durant un an, du 1er août 2009 au 31 juillet 2010. Cette baisse de rendement d’un demi-point correspond ainsi, pour un Livret A au plafond, à une perte d’intérêts de 114,75 euros par an.