Le déficit de l'Etat français s'est creusé de 3 milliards d'euros au 31 mai sur un an, en raison essentiellement de dépenses européennes exceptionnelles, a annoncé mardi le ministère du Budget.

En cumulé, le déficit atteignait en mai 72,6 milliards d'euros, contre 69,6 milliards un an plus tôt, est-il précisé dans un communiqué. Le gouvernement s'était initialement engagé à le ramener à 61,6 milliards d'euros fin 2013 (contre 87,2 milliards fin 2012) mais a depuis admis que la conjoncture économique compliquait la situation.

L'écart s'explique, selon Bercy, par le contrecoup d'une recette exceptionnelle perçue début 2012 en échange de l'attribution des licences de téléphonie mobile 4G (2,6 milliards) ainsi que par deux dépenses réalisées début 2013 : augmentation de capital de la Banque européenne d'investissement (1,6 milliard) et dotation au Mécanisme européen de stabilité, le fonds de secours de la zone euro (3,3 milliards).

Pour des raisons comptables, ces deux dernières dépenses ne viennent pas alourdir le déficit public de la France au sens européen, dont les comptes de l'Etat sont une composante avec ceux de la Sécurité sociale et des collectivités territoriales. Sans prendre en compte ces deux décaissements, les dépenses atteignent 163,9 milliards d'euros au 31 mai. « Les dépenses de personnel hors pensions restent globalement stables par rapport à 2012 », assure toutefois le ministère du Budget.

Hausse de 6,4% des recettes fiscales

En prenant tout en compte, les dépenses de l'Etat (budget général et prélèvements sur recettes) atteignent 169,4 milliards contre 159,5 milliards un an plus tôt. Les recettes du budget général (nettes des remboursements et dégrèvements) ont, elles, globalement augmenté par rapport à mai 2012 (117,6 milliards contre 111,2 milliards).

Il en va de même, globalement, pour les seules recettes fiscales, en hausse de 6,4% à périmètre constant et de 6,7% à périmètre courant. A noter que l'impôt sur les sociétés a rapporté 10,05 milliards d'euros à l'Etat fin mai, en hausse de 32,3% à périmètre courant et de 15,4% à périmètre constant par rapport à fin mai 2012.

Quant aux taxes directement liées à la consommation, leur évolution est contrastée. La TVA nette a rapporté 56,36 milliards d'euros à l'Etat, en hausse de 1,5% sur un an à périmètres courant et constant. Tandis que la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques, elle, a reculé : 5,20 milliards d'euros, en baisse de 2,9% sur un an.