Le député PS Pierre-Alain Muet, l'un des vice-présidents de la commission des Finances, plaide pour un rythme moitié moindre que prévu de réduction du déficit structurel en 2014, pour « permettre à l'économie de redémarrer », dans un ouvrage sur la politique économique du gouvernement.

La France compte réduire d'un point de PIB le déficit structurel (hors impact de la conjoncture) de ses finances publiques en 2014, après une baisse de 1,8 point en 2013 et de 1,2 point en 2012. Appelant à « mettre à profit le délai de deux ans accordé par l'Europe pour réduire le déficit structurel de façon plus modérée, afin de permettre à l'économie de redémarrer », Muet prône « un effort structurel qui ne dépasse pas un demi-point de PIB par an, laissant au rebond du PIB le soin d'apporter le complément de croissance et de recettes budgétaires pour atteindre l'objectif de 3% de déficit effectif en 2015 ».

« Ne pas ajouter de l'austérité à la récession »

« Il est pour le moins étonnant -en pleine récession- de programmer dans le programme de stabilité présenté en avril 2013 un effort structurel deux fois plus élevé (un point de PIB en 2014) pour compenser la dérive conjoncturelle du déficit due justement à la récession ! Retenir cette hypothèse dans le budget serait faire le contraire du discours cohérent tenu par le gouvernement qui consiste à ne pas ajouter de l'austérité à la récession », ajoute cet élu du Rhône dans « Le bon chemin », ouvrage publié par la Fondation Jean-Jaurès et conçu comme une « mise en perspective » de la politique économique menée depuis l'élection de François Hollande.

« Un point de réduction du déficit structurel en 2014, c'est une contrainte un peu forte. Si le rythme de réduction du déficit structurel est trop fort, le risque est de perdre à peu près la moitié de l'effort en moindre croissance et en perte de recettes », a déclaré à l'AFP cet ancien directeur de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Le déficit structurel s'était établi à 4,9% du PIB en 2011, à 3,7% en 2012 et devrait, selon l'espoir du gouvernement, encore baisser à 2% en 2013 puis à 1% en 2014.

Quant à la répartition des efforts budgétaires en 2014, M. Muet a expliqué à l'AFP être « d'accord pour les 14 milliards d'euros de réduction de dépenses publiques » mais a appelé à « en faire le moins possible sur la TVA » et à passer davantage de secteurs (transports collectifs non aériens, billetterie de cinéma, etc) au taux réduit de 5%, d'autant que « la fiscalité écologique est plus intelligente que la TVA ».