Bernard Tapie a été mis en examen pour escroquerie en bande organisée dans l'enquête sur l'arbitrage qui lui a octroyé 403 millions d'euros en 2008 pour solder son litige avec le Crédit Lyonnais sur la vente d'Adidas, a annoncé vendredi son avocat, Me Hervé Temime.

« Bernard Tapie vient d'être mis en examen pour escroquerie en bande organisée, mais je vous affirme que le dossier est vide d'élément susceptible de démontrer que la sentence arbitrale, son résultat, est le fruit d'une escroquerie, d'un plan concerté », a déclaré l'avocat à sa sortie de l'Hôtel-Dieu, où M. Tapie a passé l'essentiel de ses 96 heures de garde à vue.

Me Temime a par ailleurs annoncé que M. Tapie, qui a été placé sous contrôle judiciaire, s'exprimerait lundi soir sur cette affaire. « Il est allé se reposer loin de Paris », a-t-il indiqué.

« C'est avec la plus grande sérénité que nous abordons cette phase de la procédure, une mise en examen qui nous paraissait annoncée et que nous allons combattre », a poursuivi Me Temime, au côté d'un des autres avocats de M. Tapie, Me Philippe Dehapiot.

« Aucun élément de nature politique »

Dans cette affaire, les juges soupçonnent que l'arbitrage a été truqué au profit de l'homme d'affaires. Ils cherchent notamment à comprendre comment Bernard Tapie a plaidé sa cause auprès de l'ancien président Nicolas Sarkozy et de la ministre de l'Economie Christine Lagarde, aujourd'hui à la tête du Fonds monétaire international (FMI) et s'intéressent de près à ses liens avec les arbitres, notamment Pierre Estoup, qui a été mis en examen.

« Les éléments qui sont reprochés à M. Tapie sont en dehors de la sphère politique », dit Me Témime. « Aucun élément de nature politique, ni dans sa relation avec M. Sarkozy ni dans ses relations avec quelque membre que ce soit de l'Elysée ou d'un ministère quelconque ne font partie des éléments qui figurent dans les reproches qui lui sont faits en l'état », a-t-il poursuivi.

« Rien ne permet d'affirmer que M. Tapie ait eu directement ou indirectement des liens avec M. (Pierre) Estoup susceptibles de remettre en cause son impartialité », a-t-il encore dit.