Bernard Tapie a été placé en garde à vue à l'hôpital parisien de l'Hôtel-Dieu dans l'enquête sur l'arbitrage qui lui avait octroyé en 2008 plus de 400 millions d'euros dans son litige avec le Crédit Lyonnais sur la vente d'Adidas, a-t-on appris de source proche de l'enquête.

A deux pas du Palais de Justice, l'Hôtel-Dieu abrite les urgences médico-judiciaires et dispose d'une salle spécialisée, la salle Cusco, pouvant accueillir des gardés à vue nécessitant une surveillance médicale. On ignorait dans l'immédiat les raisons pour lesquelles M. Tapie a été admis dans cette structure, où avaient également été entendus l'actuel PDG d'Orange, Stéphane Richard, et Pierre Estoup, l'un des trois membres du tribunal arbitral.

Tous deux ont été mis en examen pour « escroquerie en bande organisée », de même que Jean-François Rocchi, ancien patron du Consortium de réalisation (CDR, chargé de gérer l'héritage du Crédit Lyonnais).

« Rien à foutre »

Les juges d'instruction soupçonnent l'arbitrage de 2008 d'avoir été biaisé au profit de Bernard Tapie. Ils veulent savoir comment l'homme d'affaires a plaidé sa cause à l'Elysée et au ministère de l'Economie et s'intéressent de près à ses liens avec les arbitres.

Europe 1 révélait lundi matin que Bernard Tapie lui avait affirmé n'avoir « rien à foutre » de son rendez-vous avec la police. Selon la radio, qui n'a pas diffusé ses déclarations, il aurait déclaré : « Qu'est-ce que vous croyez ? Des rendez-vous comme celui-là, j'en ai eu sept avec (l'ancienne juge d'instruction) Eva Joly. Résultat : six non lieu et une relaxe (...). Même système, même procédure, j'en ai rien à foutre. »