Standard & Poor's a confirmé dans la nuit de jeudi à vendredi les notes de solvabilité financière de BNP Paribas, Société générale, Crédit Agricole et BPCE (Natixis) mais estimé que le Livret A pénalisait désormais le secteur bancaire français confronté à la crise.

"Nous confirmons nos notations de BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole et BPCE, vu qu'elles ont renforcé leurs fonds propres", indique l'agence américaine dans une étude qui revoit le secteur. BNP Paribas est notée "A+", BPCE "A", SocGen "A," BPCE "A", ce qui correspond, dans l'ensemble, à des notes attribuées à des emprunteurs fiables dans l'échelle de Standard & Poor's.

Les banques françaises ont réalisé des efforts "très significatifs" en termes de capital et de liquidités. Autant d'initiatives, selon SP, qui leur ont permis de réduire l'écart avec la moyenne de leurs homologues internationales sans mettre en péril leur position concurrentielle ni la diversification de leur métier. Seul hic : cette adaptation structurelle s'est faite au prix de la rentabilité d'ensemble, déplore l'agence de notation, qui a en conséquence maintenu les perspectives négatives assorties aux notes, suggérant ainsi qu'elle pourrait les abaisser à moyen terme.

SP a en revanche été plus sévère avec le reste des établissements financiers français, dégradés d'un cran chacun. La note de Crédit Mutuel est désormais de "A" contre "A+" précédemment, celle de Banque Solfea de "BBB+ contre "A" auparavant, celle de Crédit Foncier et Communal d'Alsace et de Lorraine-Banque (CFCAL-Banque) de A-/A-2 contre A/A-1 auparavant. Crédit Logement est évalué à "A+" contre "AA-" auparavant tandis qu'Exane et Socram Banque sont désormais notées "BBB+" contre "A-" précédemment.

Hormis Banque Solfea dont la perspective est négative, celle des autres est stable, indique S&P, laissant entendre qu'elle ne va pas y toucher à moyen terme.

Le Livret A freine "l'activité commerciale des banques" 

Si le secteur bénéficie du faible risque de crédit en France, le Livret A, produit financier préféré des Français, le pénalise au vu du contexte de taux bas et de croissance quasi nulle, estime SP. "Depuis plusieurs années, le circuit de l'épargne réglementée draine une part de plus en plus grande des dépôts vers des missions d'intérêt général, au détriment de l'activité commerciale des banques", déplore SP.

Dans l'ensemble, les banques françaises ont dû adapter, selon SP, leur modèle et réduire certaines de leurs sources de revenus -activités de marché, accroissement des actifs liquides faiblement rémunérés - pour se conformer à la réglementation accrue, à un environnement économique qui pèse sur la demande de produits bancaires et à une montée des contraintes administratives.