La liquidité et la solvabilité des banques françaises se sont améliorées en 2012, malgré un environnement économique dégradé, estime l'Autorité de contrôle prudentiel (ACP), superviseur des secteurs bancaire et assurantiel, dans son rapport annuel publié mercredi.

Les établissements bancaires « ont amélioré leur situation de liquidité » et continué à réduire leur exposition aux pays les plus fragiles de la zone euro, a estimé lors d'une conférence de presse son président Christian Noyer, par ailleurs gouverneur de la Banque de France. La liquidité est un sujet récurrent d'inquiétudes des agences de notation vis-à-vis des banques françaises. Moody's estimait encore la semaine passée qu'elles étaient à la traîne par rapport à leurs concurrentes étrangères.

Christian Noyer a également relevé le fait que la solvabilité des établissements s'était renforcée l'an passé. Il a souligné que les six plus grands groupes français auront atteint un ratio de fonds propres « dur » (apports des actionnaires et bénéfices mis en réserve rapportés aux crédits consentis) supérieur à 9% cette année, selon les futures règles de Bâle III. Cet objectif avait été fixé pour 2018. Certains établissements, à l'image de BNP Paribas, ont déjà annoncé avoir atteint ce niveau.

Bientôt une nouvelle mission pour l'ACP

Concernant son activité, l'ACP a souligné avoir analysé le profil de risque de 1.428 établissements, dont 716 pour le secteur bancaire et 712 pour le secteur de l'assurance. Le nombre de contrôles sur place en cours ou achevés a pour sa part augmenté de 10,5%, passant de 286 en 2011 à 316 en 2012. La majorité avait un caractère prudentiel (237), le solde (79) ayant trait à des pratiques commerciales.

Au niveau de la commission des sanctions, neuf saisines ont été enregistrées en 2012 (contre trois en 2011) et cinq décisions rendues (autant qu'en 2011), pour un montant total de sanctions de 1,225 million d'euros.

Christian Noyer a également rappelé que l'ACP devait prochainement devenir l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), comme le prévoit la loi bancaire, attendue en seconde lecture à l'Assemblée nationale. Elle aura alors notamment pour nouvelle mission de veiller à la séparation entre les activités de financement de l'économie réelle et celles considérées comme spéculatives.