La zone euro doit mettre « vite » en place une union bancaire « complète » pour tourner la page de la crise, a déclaré mercredi le ministre français des Finances Pierre Moscovici, souhaitant que tous les instruments soient présentés « d'ici l'été ».

« Le G20 a appelé très clairement à la mise en place urgente de l'union bancaire », « c'est une priorité française », a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse à Paris dressant un bilan de la réunion des principaux pays riches et émergents de la semaine dernière à Washington. « Je serai intransigeant », a-t-il ajouté. Les ministres des Finances européens ont entériné il y a deux semaines à Dublin un texte visant à créer une supervision bancaire commune.

« Pour moi l'union bancaire, c'est une union bancaire complète, globale », a toutefois insisté Pierre Moscovici. « Il y a la supervision intégrée bien sûr (...), mais il faut y ajouter une garantie des dépôts, des règles sur la résolution harmonisée, un instrument de recapitalisation directe des banques par le MES dans les Etats vulnérables et, enfin, (...) une autorité intégrée de résolution » des crises bancaires.

« Un arsenal complet et intégré pour surveiller les banques »

Plusieurs de ces points ont fait l'objet d'oppositions au sein de la zone euro ces derniers mois, notamment entre la France et l'Allemagne. Paris veut permettre au fonds de secours de la zone euro, le Mécanisme européen de stabilité (MES), de recapitaliser directement certaines banques en difficulté pour éviter que les Etats s'endettent davantage. Mais Berlin souhaite limiter au maximum cette possibilité. Des propos du ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble à Dublin sur la nécessité de changer les traités européens pour mettre sur pied cette union bancaire avaient aussi été interprétés comme une volonté de la freiner.

Le ministre français a souhaité « que l'ensemble de ces instruments soient présentés d'ici l'été, donc aller vite et aller jusqu'au bout ». « C'est une priorité qui ne doit souffrir d'aucun délai », a-t-il martelé. Selon lui, « l'adoption de ces instruments dotera la zone euro d'un arsenal complet et intégré pour surveiller les banques, pour anticiper les risques financiers, pour résoudre les crises bancaires de façon prévisible et organisée, ce qui permettra enfin de rompre le cercle vicieux entre crise financière, crise budgétaire et crise économique ».