Le Livret Vie est le contrat vedette de Mutavie, filiale spécialisée en assurance-vie de la Macif. Son concept ? Une assurance-vie qui se gère avec la souplesse d’un livret. Mais comment le produit fonctionne-t-il ? Est-il réellement aussi pratique qu’un livret ? Les réponses avec Isabelle Delannoy, responsable du développement et des partenariats chez Mutavie.

Isabelle Delannoy, comment Mutavie en est venu à mettre le Livret Vie sur le marché ?

« Ce contrat d’assurance-vie existe sous ce nom depuis 2007, mais il est en fait plus ancien : il date de 1987 et s’appelait à l’origine Actiplus 2. Sa caractéristique principale était déjà l’absence de frais sur les versements, ce qui était original et rare à l’époque. Nous avons ensuite eu l’idée de changer son nom, et d’insister sur sa souplesse d’utilisation dans notre communication, après avoir observé les usages qu’en font nos clients. »

Quels sont ces usages ?

« Certains de nos clients n’hésitent pas à utiliser le Livret Vie pour se constituer une épargne de précaution, disponible en cas de coup dur. Par bien des aspects, il faut dire, le Livret Vie est aussi simple à gérer qu’un livret. En l’absence de frais d’entrée, un euro versé est un euro investi. Il est très accessible : pas de seuil à l’entrée, les versements libres sont possibles à partir de 75 euros et les versements mensuels à partir de 30 euros. Les retraits en cours d’année n’étant pas pénalisés (1), il n’y a pas de savants calculs à faire pour savoir quand sortir. Enfin, nous veillons à raccourcir les délais de traitement pour les rachats. Notre engagement de service, c’est de mettre la somme retirée à disposition du client dans un délai maximum de 5 jours ouvrés dans 80% des cas. En réalité, on fait mieux. »

Cette souplesse n’est-elle pas contre-productive pour la Macif, dans la mesure où elle facilite les rachats ?

« Certes, les caractéristiques du Livret Vie facilitent les retraits. Mais cette souplesse est aussi un facteur de satisfaction et de fidélisation du client. Il n’est pas rare de voir un client faire un rachat ponctuel, pour faire face à un coup dur, puis se remettre ensuite à épargner, sur le moyen ou long-terme. Cette souplesse, c’est un facteur de différenciation pour la Macif. »

Considérez-vous que le Livret Vie peut être une réelle alternative au Livret A ?

« Non, il s’agit plutôt d'un produit complémentaire au Livret A. Nous avons tous besoin au quotidien d’un support d’épargne très liquide : le Livret A correspond à ce besoin. Le Livret Vie arrive dans un second temps, lorsqu’il s’agit de se constituer une épargne plus conséquente, mais facilement mobilisable, pour faire face à certains aléas, comme le remplacement d’une voiture qui tombe en panne. De par sa souplesse, le produit est couramment proposé en premier équipement, pour ceux qui ne connaissent pas encore l’assurance-vie. »

Avez-vous souffert de la concurrence des nouveaux contrats sans frais d’entrée, proposés sur internet ?

« Non, l’émergence de ces contrats n’a pas eu d’effet notable sur notre collecte. Par rapport à ces nouveaux acteurs, nous bénéficions de la force du réseau Macif et de ses 550 points d’accueil, où un client peut venir en personne demander un retrait ou une avance. »

Le concept du Livret Vie est-il de nature à démocratiser encore l’assurance-vie ?

« Sans doute. Le besoin croissant et identifié de se constituer un complément de revenus va sans doute pousser vers l’assurance-vie une nouvelle clientèle, plus jeune et moins aisée, qui se rend compte qu’il faut s’y prendre le plus tôt possible. »

(1) Les rachats en cours d’année sont dans un premier temps rémunérés au taux minimum garanti, puis un complément de rémunération est versé, au prorata, en fonction du taux de rendement final.