L'agence d'évaluation financière Moody's Investors Service a salué lundi les progrès réalisés par les grandes banques françaises, mais a maintenu la perspective d'évolution de leurs notes à « négative », ce qui implique qu'elles restent sous la menace d'un abaissement.

Dans un communiqué, Moody's souligne que la rentabilité nette des banques françaises devrait rebondir en 2013, avec la disparition des charges non récurrentes importantes qui ont plombé leurs résultats en 2012. Mais elles vont continuer à évoluer dans un environnement très difficile, en raison des tendances récessives prévalant en Europe.

Moody's note aussi que les banques françaises restent encore fortement dépendantes des marchés pour se refinancer, en dépit des efforts consentis pour accroître leurs dépôts et réduire la taille de leur bilan. Cette dépendance envers le marché « reste une caractéristique structurelle du système bancaire français qui ne devrait pas changer à court terme, en dépit d'améliorations substantielles chez les quatre groupes les plus importants –BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et BPCE ».

Pris collectivement, ces quatre groupes ont augmenté leurs dépôts de 3% entre la fin septembre 2011 et la fin décembre 2012, tout en réduisant leurs prêts de 6%. « En conséquence, les liquidités disponibles ont été significativement renforcées et l'usage de fonds de gros ont diminué de 7% sur cette période ». Mais pour Moody's, les fonds levés sur les marchés des quatres banques représentaient encore 35% de leurs liquidités à la fin 2012, ce qui les classe parmi les plus exposées parmi les grands établissements internationaux.

L'agence relève aussi les risques que fait porter la dégradation de la conjoncture sur la qualité des bilans bancaires. Si les établissements français ont réduit « significativement » leur exposition aux pays périphériques de la zone euro, leurs engagements envers l'Italie et l'Espagne, souvent via des filiales locales, représentent encore 5% de leurs actifs totaux, ce qui est élevé.