Le ministre français de l'Economie Pierre Moscovici a assuré lundi à Londres que le budget pour 2014 devrait « être construit » afin de parvenir à réduire les déficits à 3% du PIB, alors que Jérôme Cahuzac a parlé de 6 milliards de recettes fiscales en moins par rapport à 2013.

« En 2014, avec un an de décalage, nous devrons faire les 3% », a déclaré le ministre à la presse en marge d'un déplacement dans la capitale britannique. « Le budget de 2014 devra être construit de la sorte », a-t-il ajouté. Le ministre français délégué au Budget Jérôme Cahuzac a déclaré de son côté, lundi sur Europe 1, que 5 à 6 milliards de recettes fiscales en 2013 ne seraient pas reproduites en 2014. « La situation budgétaire de la France ne nous permet malheureusement pas de nous priver de 6 milliards d'euros de recettes », a-t-il commenté.

« Je veux dire qu'à l'avenir nos ajustements devront se faire essentiellement par des économies de dépenses », a insisté Pierre Moscovici à Londres, sans exclure néanmoins quelques prélèvements « ici ou là ». « Ce n'est pas parce que ce sont les Européens qui nous l'imposent, c'est parce que je crois qu'il faut que la dépense publique apporte aussi sa contribution à l'effort national », a-t-il ajouté. « En matière de fiscalité, les Français peuvent avoir le sentiment qu'on va loin, parfois trop loin, il faut de la stabilité dans les règles, il faut de la simplicité », a-t-il encore observé.

Pas d'austérité, mais des « efforts structurels » 

Interrogé sur le détail des mesures qui pourraient être annoncées, il a refusé d'« entrer dans les chiffres maintenant, pour la bonne raison c'est qu'il s'agit de la loi de finances 2014 ». Il a rappelé les prévisions moroses de la Commission européenne pour la croissance de la France en 2013. « 0,1% pour la France, ce n'est pas suffisant, j'espère que nous ferons mieux d'ailleurs », a-t-il assuré. Il s'est dit soucieux de démontrer aux partenaires européens de la France qu'« il ne faut pas ajouter l'austérité à la récession ».

« Je ne veux pas de plan de rigueur supplémentaire, ce n'est pas ce dont l'économie française a besoin », a-t-il insisté. Mais pour autant, « il faut montrer à la Commission que nous faisons des efforts structurels considérables pour le budget 2013, 30 milliards, et que nous poursuivons un certain nombre de réformes » pour 2014.