71% des Européens déclarent ne pas avoir les moyens de consommer, selon l’Observatoire Cetelem 2013 (1). Par prudence, ils sont 40% à souhaiter accroître leur épargne en 2013, essentiellement en Europe de l'Est. Toutefois, les Allemands, Français et Belges restent les plus gros épargnants d'Europe.

Le contexte économique actuel est morose et a des conséquences directes sur les consommateurs européens. Les 12 pays étudiés par l’Observatoire Cetelem 2013 ont le moral en berne avec, toutefois, des disparités selon les zones géographiques. Ainsi, « l’Allemagne reste en haut du classement avec une note de 5,9/10 [note accordée par les consommateurs à la situation de leur pays, ndlr], très éloignée des 2,4 accordés par le Portugal » souligne l’étude.

Dans ces conditions peu réjouissantes, 71% des Européens déclarent ne pas avoir les moyens de consommer dont 59% « pas vraiment » et 12% « pas du tout ». En France, 64% des sondés estiment ne pas avoir les moyens de consommer. Par conséquence, l’heure est aux économies : « seuls 34% des Européens ont l’intention d’augmenter leurs dépenses en 2013, contre 54% l’an dernier » détaille l’Observatoire Cetelem.

Une frilosité qui bénéficie à l’épargne

A contrario, ce climat d’incertitudes économiques est bénéfique pour l’épargne, « qui signe une nouvelle fois son grand retour en Europe » confirme l’étude. La plupart des consommateurs européens ont l’intention d’accroître leur épargne cette année. Dans les pays d’Europe de l’Est, ce souhait est plus important qu’ailleurs, notamment en Pologne (+26 points par rapport à 2012), en Roumanie (+19 points) et en Hongrie (+10 points). A l’inverse, les Portugais et Espagnols ont revu leur envie d’épargne à la baisse, une situation qui « s’explique par la situation financière très critique des foyers portugais et espagnols », analyse le rapport.

Toutefois, traditionnellement, les Européens de l’Ouest sont de plus gros épargnants que leurs voisins de l’Est. En 2011, les Allemands suivis des Français et des Belges étaient ceux qui épargnaient le plus parmi les pays sondés avec, respectivement, 16,5% de leurs revenus disponibles, 15,7% et 14,4% (2).

Des modes de consommation alternative en pleine croissance

Comment épargner plus en période de crise ? En consommant moins et en consommant autrement, semble savoir Cetelem. Selon cette étude, 87% des Européens souhaitent limiter leurs dépenses en 2013 en passant par la consommation collaborative pour 52% d’entre eux et pour 62% des Français (c’est-à-dire en faisant appel à l’entraide et en échangeant des produits ou des services), en achetant d’occasion comme le font déjà 59% des Européens et 63% des Français et bien-sûr en recourant au « fait-maison » : les Européens cuisinent de plus en plus (93%) mais aussi bricolent (77%), réparent leurs objets ou matériels hi-tech (64%) et se mettent à la couture (52%).

(1) Enquête réalisée en partenariat avec TNS Sofres, auprès de plus de 6.500 personnes interrogées par internet en novembre 2012 dans 12 pays d’Europe (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Hongrie, Italie, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumaine, Royaume-Uni et Slovaquie) avec des échantillon d’au moins 500 personnes par pays, 1.000 personnes en France.

(2) Données d’Eurostat.