« Une escroquerie très bien montée » : c'est ainsi que le parquet d'Aix-en-Provence décrit la loterie immobilière montée par Léonard Simpatico, mis en examen jeudi soir entre autre pour « escroqueries » et « organisation de loterie prohibée », et placé sous mandat de dépôt.

M. Simpatico a également été mis en examen des chefs de « colportage ou publicité pour une loterie prohibée » et « offre illégale de paris ou jeux d'argent et de hasard en ligne ».

C'est en lisant un article vantant cette loterie à laquelle tout le monde, moyennant 10 euros, pouvait participer et tenter ainsi de gagner des prix dont des biens immobiliers, que la procureure d'Aix, Dominique Moyal a eu « la puce à l'oreille ». « Cela me paraissait étrange dans la mesure où, en France, il y a une obligation de passer devant un notaire pour acquérir un bien immobilier », a expliqué Mme Moyal à l'AFP.

Au terme d'une enquête menée également à Paris par la direction de la DGCCRF (Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes), la justice a réuni suffisamment de preuves pour mettre M. Simpatico en examen, précise la procureure.

400.000 euros récoltés

Près de 400.000 euros auraient été récoltés par l'escroc présumé, selon les enquêteurs. Une somme dont ils cherchent encore la trace. Des centaines de personnes se sont laissé berner par cette « escroquerie séduisante », explique le parquet. Et outre les joueurs, plusieurs journalistes se sont laissés séduire par cette initiative à laquelle ils ont consacré d'élogieux article, souligne la procureure. « Tout le monde est tombé dans le panneau », explique Mme Moyal, qui décrit M. Simpatico comme quelqu'un de « très persuasif ».

Parmi les participants à cette loterie, une femme a pourtant bel et bien « gagné » un bien, dans lequel elle vit désormais. Or aucun acte de propriété n'a jamais été signé, seuls des compromis de vente. Elle risque désormais de devoir quitter la maison. Outre M. Simpatico, un notaire chargé de faire les montages de transfert a d'ailleurs été mis en examen dans cette affaire, tout comme la fille de l'escroc supposé, qui l'assistait pour la partie commerciale.

Une information judiciaire a été ouverte, et les enquêteurs de la Direction Interrégionale de la Police Judiciaire de Marseille et de l'office central des courses et des jeux travailleront ensemble sur le montage imaginé par cet homme, déjà condamné pour abus de confiance dans une précédente affaire.