De source proche du dossier, confirmant une information de lemonde.fr, des perquisitions ont eu lieu jeudi matin aux domiciles de Bernard Tapie et du PDG de France Télécom Stéphane Richard par la brigade financière dans l'enquête sur le recours à l'arbitrage dans l'affaire Tapie/Crédit Lyonnais.

Une information judiciaire contre X avait été ouverte à Paris le 18 septembre sur la décision de Bercy de recourir à un arbitrage dans le contentieux entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais sur la vente litigieuse d'Adidas par la banque en 1993. Parallèlement à cette procédure, une enquête est ouverte devant la Cour de Justice de la République (CJR) contre la patronne du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, qui était ministre de l'Economie au moment des faits. Au moment de la décision de recourir à l'arbitrage, Stéphane Richard était son directeur de cabinet.

L'arbitrage avait au final été rendu en faveur de M. Tapie. Le tribunal arbitral, instance privée, avait condamné en juillet 2008 le Consortium de réalisation (CDR), gérant le passif du Crédit Lyonnais, à verser à l'homme d'affaires 285 millions d'euros d'indemnités, dont 45 millions à titre de préjudice moral (400 millions d'euros avec les intérêts).

L'information judiciaire ouverte contre X en septembre vise les chefs d'« usage abusif des pouvoirs sociaux et recel de ce délit au préjudice du Consortium de réalisation ». Les juges du pôle financier en charge des investigations ont cependant obtenu mercredi du parquet de Paris le droit d'enquêter aussi pour « faux », « détournement de fonds publics », et complicité et recel de ces délits, a-t-on indiqué de source judiciaire.