Le ministre des Transports Frédéric Cuvillier a indiqué que l'écotaxe poids lourds, dont la remise à place figure dans un projet de loi présenté jeudi en Conseil des ministres, devrait rapporter « de l'ordre de 1,2 milliard d'euros » en année pleine.

« Le bénéfice de cette écotaxe poids lourds permettra à la fois d'aider des initiatives en terme de mutation de transports et d'amélioration des infrastructures », a expliqué le ministre sur RMC. Cette taxe, votée en 2009 dans le cadre du Grenelle de l'Environnement, devrait générer « de l'ordre de 1,2 milliard d'euros » en année pleine après une probable expérimentation et une mise en place progressive du dispositif. Sur ce montant, une partie – « de l'ordre de 160 millions d'euros » – sera reversée aux collectivités locales pour les routes départementales et des modes de transport alternatifs.

Frédéric Cuvillier avait annoncé mi-novembre une remise à plat de ce système de redevance payable par les bénéficiaires du transport pour le simplifier, à la demande des professionnels du secteur. En clair, l'écotaxe sera répercutée par les transporteurs au bas des factures adressées aux bénéficiaires du transport (chargeurs). Le dispositif initial, concocté par le précédent gouvernement, prévoyait une application à partir de juillet 2013 aux camions à partir de 3,5 tonnes circulant sur le réseau national non-payant (essentiellement les routes nationales, départementales et communales).

« J'ai souhaité, après discussions avec les représentants des routiers, que nous puissions avoir un système qui soit simple, qui soit pratique, qui soit compréhensible », a relevé jeudi matin le ministre, précisant que le taux « forfaitaire, unique » sera fixé par décret « en fonction des régions ». Refusant de donner des précisions sur le niveau du futur taux, le ministre a évoqué une « taxe supportable, limitée » qui sera notamment déterminée à l'issue de discussions avec les professionnels dans les prochaines semaines.

L'Union TLF (Transport et de logistique de France) a salué le nouveau dispositif, tout en déplorant le manque d'information sur le montant des taux. « Il nous faut du concret », a réclamé Pascal Vandalle, directeur délégué du conseil des métiers terrestres. La Confédération française du commerce interentreprises (CGI), qui représente le commerce de gros, est plus virulente et a redemandé à être exonérée de cette taxe.