La Fédération bancaire française (FBF) a de nouveau affiché mercredi son opposition face au futur relèvement du plafond du Livret A, qui sera porté à 22.950 euros le 1er janvier, après une première hausse survenue en octobre.

« Cette nouvelle hausse qui profitera aux ménages les plus aisés, comme le premier relèvement intervenu il y a 3 mois, ne correspond pas à un besoin réel pour le financement du logement social », explique la FBF dans un communiqué. Elle fait valoir que les fonds disponibles pour le financement de logements sociaux « ne sont pas complètement utilisés aujourd'hui ».

Réalisant en partie une promesse de campagne du président François Hollande qui avait annoncé son doublement, le gouvernement a déjà acté le relèvement de 50% du plafond du Livret A, passé de 15.300 euros à 19.125 euros le 1er octobre, avant de passer à 22.950 euros le 1er janvier. Ces hausses doivent notamment permettre de construire davantage de logements sociaux, conformément à une autre mesure promise par M. Hollande.

7,35 milliards d'euros collectés après le premier relèvement du plafond

Les banques ont à plusieurs reprises critiqué le relèvement du plafond du Livret A, estimant qu'il les privait de ressources importantes alors qu'elles doivent renforcer leurs fonds propres avant l'entrée en vigueur du nouveau cadre réglementaire de Bâle III en 2013.

En effet, l'argent collecté sur le Livret A leur échappe à hauteur de 65% au profit de la Caisse des dépôts, qui centralise la collecte. « Il faudrait au moins revoir le taux de centralisation à la Caisse des dépôts pour permettre aux banques de conserver les moyens de prêter à leurs clients », réclame la Fédération bancaire française.

En octobre, 7,35 milliards d'euros avaient été déposés sur le Livret A par les épargnants après le premier relèvement du plafond. En ajoutant le Livret de développement durable qui avait vu le sien être doublé au même moment pour passer à 12.000 euros, ce sont 21,29 milliards d'euros qui avaient été collectés en un mois. Dans le même temps, les dépôts sur les livrets bancaires fiscalisés avaient diminué de 12,4 milliards d'euros.