L’association de défense des consommateurs a mené son enquête : les assurances proposées par les opérateurs de téléphonie mobile coûtent trop chères et ne protègent pas suffisamment leurs utilisateurs. L’UFC Que Choisir milite pour une évolution de l’offre.

L'UFC a réalisé une étude sur huit contrats d’assurance, proposés par les trois grands opérateurs (Orange, SFR et Bouygues Telecom mais pas Free qui n'en commercialise pas), mais aussi par Carrefour, Phone House, La Poste, la Fnac ou LCL. Les résultats de l’enquête, dévoilée ce mardi, sont sévères pour les distributeurs de ce genre de contrats. « Il est temps de dénoncer ce qui paraît être une véritable imposture », a déclaré le président de l'association, Alain Bazot, lors d'une conférence téléphonique, pointant un service dont « l'utilité apparaît fortement douteuse ».

En effet, les garanties comprises dans les contrats d’assurance de téléphones portables sont peu nombreuses et souvent opaques. Ainsi, ces contrats écartent la majorité des cas de vols et de dommages causés à l’appareil, empêchant de cette manière l’indemnisation. Concrètement, seuls les cas de vol avec violence et les dommages dus à une cause extérieure sont le plus souvent pris en charge. Faire tomber son téléphone par terre ou dans l'eau n'est la plupart du temps pas couvert par l'assurance. Quant au vol, se faire dérober son téléphone lorsqu'on le porte sur soi ou qu'on l'a posé non loin de nous ne permettra souvent pas d'obtenir une indemnisation.

80 fois plus chères qu’une assurance habitation

Selon l’UFC Que Choisir, la probabilité, pour l’utilisateur, d’être dans une situation d’indemnisation possible est minime et ne justifie pas les prix pratiqués par les distributeurs. « Les assurances des téléphones portables sont beaucoup trop chères », estime Maxime Chipoy, chargé de mission finances chez UFC, « les assurances les moins chères avoisinent les 30 euros par an pour des smartphones qui valent en moyenne 360 euros. Cela représente un douzième de la valeur neuve de l’appareil alors qu’une assurance habitation, par exemple, coûte un millième de la valeur de l’objet assuré ».

Suivant ce raisonnement, les assurances des téléphones portables coûtent 80 fois plus chères que les assurances habitation. Un coût d'autant plus important, selon l'UFC, que celui-ci ne diminue pas, alors que le téléphone perd, lui, rapidement de sa valeur avec les années. « Il serait peut-être légitime que le coût de l’assurance décroisse au fur et à mesure » propose Maxime Chipoy.

Un manque d’informations à la souscription

Dans son enquête, l’UFC Que Choisir pointe également les conditions de souscription en magasin : généralement, l’acheteur n’a accès aux conditions générales de l’assurance (garanties et exclusions) qu’après y avoir adhéré.

Face à ces insuffisances, l'association met à disposition sur son site l'intégralité de son étude, un kit d'information et une lettre type de résiliation de contrat. Elle lance également un « appel aux pouvoirs publics pour qu'ils se mobilisent », selon M. Bazot. L'association demande notamment la mise en place d'un droit de rétractation pour la souscription en magasin (droit qui existe déjà pour la souscription en ligne), la présentation plus claire des exclusions de garantie dans le contrat, ainsi que l'application de la loi Châtel qui obligerait les assureurs à notifier préalablement la date d'anniversaire du contrat qui permet la résiliation.