Le ministre délégué au Budget Jérôme Cahuzac a invité mardi l'opposition à ne pas « tirer une règle générale » du départ de l'acteur Gérard Depardieu en Belgique car aucune étude ne « corrobore » selon lui un lien entre le régime fiscal d'un pays et le départ de ses ressortissants.

« Je ne crois donc pas possible de tirer une règle générale d'un cas aussi tonitruant que médiatique », a estimé M. Cahuzac qui était interrogé à l'Assemblée nationale lors des questions au gouvernement par le tout frais réélu député UMP des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian.

« Vous semblez faire un lien entre le régime fiscal qui prévaudrait dans un pays et le départ de ce pays de quelques uns de ses ressortissants et notamment quelques uns très célèbres », a expliqué le ministre. Mais, a-t-il rappelé, « il ne semble pas que l'étude attentive de ce qui s'est passé ces dernières années puisse corroborer la déduction que vous semblez faire ».

« Entre 2003 et 2006, le nombre d'exilés fiscaux est passé de 368 à 843 et pourtant, me semble-t-il, dans cette mandature, vous n'avez pas été, vous à l'UMP, en arrière de la main pour baisser les impôts », a-t-il observé. Il a ajouté qu'entre 2007 et 2012, sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, le bouclier fiscal n'avait pas fait « revenir certains qui s'étaient expatriés vers des cieux plus fiscalement cléments ».

« Et bien, il se trouve qu'aucun retour substantiel n'avait été observé », a-t-il conclu.

A l'annonce du départ de Gérard Depardieu pour la Belgique, Jérôme Cahuzac avait dit « se réjouir pour le cinéma belge ».