Le projet de loi de finances rectificative qui sera présenté mercredi en Conseil des ministres prévoit un dispositif de lutte contre la fraude et l'optimisation fiscale qui permet notamment à des entreprises de payer très peu d'impôts en France, rapportent vendredi soir Les Echos.

Le texte prévoit des mesures tant à l'encontre des entreprises que des particuliers ainsi qu'un renforcement des procédures de contrôle, précise le journal sur son site internet sans citer de source. Contacté par l'AFP, le ministère de l'Economie et des Finances n'a pas souhaité confirmer ces informations.

Le texte s'attaque notamment à la donation-cession qui permet d'échapper à la taxation sur les plus-values de cessions. Une personne qui souhaite céder un bien recelant une forte plus-value le donne à un tiers, qui le vendra ensuite dans un second temps. Le donateur échappe à l'imposition sur la plus-value puisqu'il fait un don et le bénéficiaire ne réalise pas non plus de plus-value, puisqu'il a vendu le bien au prix auquel il lui a été donné. Le projet de texte pénalise ce type de montage lorsqu'il se déroule sur une durée inférieure à trois ans, selon les Echos.

L'apport cession, qui permet à une personne physique d'apporter des titres recelant une plus-value à une société qu'elle contrôle, sans être soumis à imposition est aussi dans le viseur. La société peut céder les titres au prix auquel ils ont été apportés, c'est-à-dire sans plus-value. Le gouvernement souhaite que l'administration puisse taxer la plus-value au moment de l'apport des titres, sous conditions, selon Les Echos.

Troisième mécanisme dans le collimateur : la cession à titre onéreux d'usufruit temporaire. Celui-ci permet au propriétaire d'un bien immobilier ou d'un portefeuille d'en céder temporairement l'usufruit à une société qu'il contrôle, sans plus-value, et donc sans imposition. Mais il en perçoit en une fois l'équivalent des revenus que produira le bien cédé pendant toute la durée de l'usufruit. Les revenus seraient soumis à l'impôt sur le revenu, selon le site.

Par ailleurs, le projet de loi entend taxer les avoirs et contrats d'assurance-vie à l'étranger, dont l'origine n'est pas justifiée, toujours selon Les Echos. Le texte élargit aussi le périmètre des informations que les services fiscaux peuvent collecter lors des visites et saisies, notamment aux données informatisées, y compris sur des serveurs externes.