La situation de la banque de PSA Peugeot Citroën, qui a dû recevoir mercredi la garantie de l'Etat pour poursuivre son activité, pose la question de la viabilité des établissements de crédit adossés à des constructeurs automobiles, a estimé le gouverneur de la Banque de France.

« Si vous êtes adossés à un groupe qui n'a pas une notation, une force financière suffisante, vous êtes fragile. Est-ce que le modèle tient ? C'est une question qu'il faut qu'on se pose », a déclaré Christian Noyer lors de son audition devant la commission des Finances de l'Assemblée nationale. Victime d'abaissements de notation liés à ceux de sa maison mère, Banque PSA finance (BPF), établissement filiale du constructeur, a vu sa capacité à emprunter sur les marchés se dégrader ces derniers mois.

« En l'état actuel des choses, avec leur positionnement en notation, ils ne pourraient pas émettre (de dette sur les marchés) seuls », a, en effet, expliqué le gouverneur au sujet de Banque PSA. Or, il s'agit là de son seul mode de financement avec les emprunts bancaires, l'établissement ne collectant pas de dépôts. Pour pouvoir continuer à se financer, elle a dû recevoir la garantie de l'Etat, à hauteur de 7 milliards d'euros d'emprunts futurs sur les marchés.

« Qu'est-ce que ça veut dire pour la gestion à long terme de ces banques captives de groupes automobiles (filiales dédiées uniquement aux besoins de financement de leur maison mère), c'est une question qui reste effectivement posée », a-t-il dit.

Comme l'avait fait avant lui PSA, M. Noyer a rappelé que, pour peu qu'elle parvienne à se financer, Banque PSA finance est une banque « très profitable », qui dispose de fonds propres « très élevés ». « Elle a tout pour plaire, sauf que les agences de notation considèrent que quand vous êtes adossés à un groupe industriel, si le groupe est déclassé, la banque est déclassée avec. C'est là qu'on a un problème », a-t-il souligné.