La banque de financement de PSA Peugeot Citroën, BPF, qui fait face à des difficultés de financement, bénéficiera d'une garantie de l'Etat de 7 milliards d'euros sur trois ans et en contrepartie le constructeur renonce à verser dividende et stock-options durant la période.

BPF va aussi bénéficier d'une rallonge bancaire. Les banques créancières de BPF sont en effet sollicitées « pour mettre à disposition des liquidités d'un montant de 11,5 milliards d'euros, dont 1 milliard de liquidités additionnelles », selon un communiqué « Une grande part de ce crédit a déjà été négociée avec des tirages possibles sur la période 2013-2015 et le bouclage complet sera dans les jours qui viennent », a précisé le directeur financier de PSA, Jean-Baptiste de Chatillon, lors d'une conférence téléphonique.

« L'Etat a par ailleurs annoncé son intention d'apporter sa garantie de refinancement pour des émissions obligataires nouvelles pour les trois prochaines années, jusqu'à un montant de 7 milliards d'euros ».

Ces mesures renforceront la capacité de financement de Banque PSA Finance via « une augmentation de la titrisation de 18 à 30% de ses actifs, incluant les actifs mobilisables à la BCE », précise PSA. Elles permettront également à la banque de lancer « en France un livret d'épargne dédié aux particuliers début 2013 », comme l'avait déjà fait il y a quelques mois la filiale bancaire du grand rival Renault.

Une banque rentable

Filiale à 100% du groupe PSA Peugeot-Citroën spécialisée dans l'octroi de crédits automobiles, Banque PSA Finance est une banque rentable, assure le constructeur. Son ratio de fonds propres « durs » (Core Tier One) atteint ainsi 13% et elle disposait « fin septembre d'une réserve de liquidité de plus de 7 milliards d'euros » lui assurant « plus de six mois de visibilité de trésorerie ». La banque est restée dans le vert au premier semestre mais elle pâtit de la situation de sa maison-mère et de la dégradation de sa note par les trois grandes agences de notation.

En échange de la garantie de l'Etat, le premier constructeur automobile français a accepté plusieurs « contreparties », dont la « mise en place d'un comité de suivi » qui comprend des représentants de l'Etat, de la direction de PSA ainsi qu'un administrateur indépendant, a indiqué le gouvernement dans un communiqué séparé. Un administrateur salarié fera aussi son entrée dans l'organe de surveillance du groupe. Par ailleurs, PSA va renoncer à verser tout dividende et stock-option le temps que durerait la garantie apportée par l'Etat, comme l'a le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault.